11 jours pour créer une entreprise au Maroc

16 septembre 2004 - 23h22 - Economie - Ecrit par :

La Banque mondiale, la Société Financière Internationale (SFI) et Oxford University Press viennent de publier le très attendu Doing Business 2005. Un rapport annuel qui analyse l’impact du cadre juridique et réglementaire sur le climat des affaires en passant en revue ce qui se fait dans 145 pays dont le Maroc qui, à ce titre, se trouve cité à plusieurs reprises en bien mais aussi sous des aspects désavantageux.

Ainsi, s’agissant du premier volet du rapport, qui concerne la création d’entreprises, les auteurs ont souligné l’importance des réformes opérées au Maroc en termes de simplification des formalités administratives et juridiques. Le rapport classe ainsi le Maroc parmi les cinq premiers pays au monde où les réformes ont été spectaculaires, au titre de l’année 2003, en appuyant ce constat par le nombre de créations d’entreprises, qui a progressé de
21 % en 2003. Les quatre autres pays sont la France, la Turquie, la Slovaquie et l’Ethiopie. Au Maroc, les experts ont dénombré, en tout et pour tout, cinq formalités à accomplir pour la création d’une entreprise, un des chiffres les plus bas, surtout si l’on sait que, dans d’autres pays, parfois développés, la création et l’enregistrement d’une nouvelle entreprise est plus laborieux.
Pour les délais nécessaires à la création d’une entreprise, la performance du Maroc est aussi très respectable, avec une durée moyenne de 11 jours. A titre d’exemple, 58 jours sont nécessaires au Mexique, 43 en Egypte, 14 en Tunisie et 54 en Grande-Bretagne ! Le rapport explique cette performance du Maroc, entre autres, par l’instauration des Centres régionaux d’investissements (CRI), assimilés à des guichets uniques.

Le Maroc bien noté pour l’information des actionnaires

Deux autres domaines où le Maroc fait une assez bonne prestation parmi les 145 analysées : la protection des investisseurs et, dans une moindre mesure, la résiliation des contrats. Pour le premier, le Maroc est considéré comme un pays où les entreprises sont plutôt transparentes en matière d’information des actionnaires, avec une notation de 4 sur une échelle de 0 à 7, devançant de loin l’Egypte et la Turquie qui ont recueilli toutes les deux la note de 2 reflétant le manque de transparence dans la gestion des entreprises.
Pour le second point, la résiliation d’un contrat commercial au Maroc peut prendre, selon l’étude, 240 jours en moyenne et coûter environ 17 % de la valeur de la créance.
Cependant, quand il s’agit d’analyser les relations entre employeurs et employés, les choses semblent aller moins bien au Maroc. La preuve en est qu’il est classé parmi les 10 pays au monde où il est le plus difficile d’embaucher du personnel. Selon le document de la Banque mondiale et de la SFI, les contrats de travail au Maroc ne sont pas clairs et ne stipulent pas toujours les engagements des parties. En d’autres termes, les contrats de travail sont inadaptés.
Concernant le licenciement du personnel, le Maroc figure parmi les pays où il est plutôt difficile et surtout coûteux de se séparer d’un employé. Selon le rapport, un licenciement coûte en moyenne deux ans de salaire à un employeur au Maroc, contre sept mois seulement en Tunisie, quatre en Algérie ou encore un mois de salaire seulement à Singapour.
Il faut espérer que, d’ici à 2006, pour la prochaine édition de Doing Business, les effets de l’application du nouveau code de travail auront permis au Maroc d’améliorer ses performances en matière de relations employeurs-employés

Concernant le licenciement, le Maroc figure parmi les pays où il est plutôt coûteux de se séparer d’un employé. Il en coûte, en moyenne, deux ans de salaire à un employeur au Maroc, contre sept mois seulement en Tunisie, quatre en Algérie, un seul
à Singapour.

S.B.- La Vie économique

Bladi.net Google News Suivez bladi.net sur Google News

Bladi.net sur WhatsApp Suivez bladi.net sur WhatsApp

Sujets associés : Investissement - Banque mondiale - Chambre de Commerce et d’Industrie - Enquête

Ces articles devraient vous intéresser :

Croissance économique en 2023 : le Maroc entre optimisme gouvernemental et les incertitudes du HCP

En 2023, le Maroc devra faire face à des défis économiques importants, selon le Haut commissariat au plan (HCP). Les experts de cette institution estiment que la croissance économique atteindra seulement 3,3% cette année, en deçà des prévisions du...

Investissements massifs au Maroc, 76,7 milliards de dirhams, 20 000 emplois

La Commission nationale des investissements a donné son aval à une série de 21 projets. L’investissement global de ces projets s’élève à 76,7 milliards de dirhams, l’équivalent de 6,98 milliards d’euros, selon un communiqué officiel du gouvernement.

Dessalement de l’eau : le Maroc lance la construction de trois stations cette année

Afin de faire face à la pénurie d’eau potable, le Maroc prévoit de construire, cette année, trois nouvelles stations de dessalement de l’eau. L’objectif est d’atteindre une production d’un milliard de mètres cubes d’ici à 2030.

Maroc : les autoroutes en projet

Le programme d’investissement de la Société nationale des autoroutes du Maroc (ADM) devrait atteindre plus de 8 milliards de dirhams pour les trois prochaines années, révèle le rapport sur les entreprises et établissements publics (EEP), annexé au...

Maroc : voici les priorités du fonds Mohammed VI pour l’investissement

Pour réussir sa mission, le directeur général du Fonds Mohammed VI pour l’investissement, Mohamed Benchaâboun, a défini ses priorités et son mode de fonctionnement, qui ont été dévoilés lors de son premier Conseil d’administration.

Les recommandations de la banque mondiale au Maroc

La banque mondiale a formulé quelques recommandations consignées dans son dernier rapport sur le climat et le développement (CCDR) du Maroc.

Transition énergétique : le Maroc sur la bonne voie

Dans un contexte difficile marqué par la crise énergétique et la flambée des prix, le Maroc est passé à la vitesse supérieure sur son chantier de la transition énergétique. Grâce à sa politique axée sur l’investissement privé dans le secteur, le...

Blachiment d’argent : le Maroc sort de la liste grise (GAFI)

Après évaluation des dispositifs mis en place par le Maroc pour lutter contre le blanchiment d’argent et le financement du terrorisme, le groupe d’action financière (GAFI) a décidé de sortir le royaume de la liste grise.

Le Maroc va augmenter la capacité de plusieurs aéroports

Dans le cadre de son plan d’investissement dénommé Envol 2025, l’Office national des aéroports (ONDA) a lancé plusieurs projets pour soutenir la croissance de l’activité des aéroports de Marrakech, d’Agadir et de Tanger. À terme, ces travaux...

Le Maroc va investir de plus de 13,4 MMDH dans le chemin de fer

L’Office national des chemins de fer (ONCF) a prévu un investissement de plus de 13,4 milliards de DH durant la période 2023-2025.