La notation de la corruption au Maroc par Transparency international s’améliore

29 janvier 2008 - 17h01 - Maroc - Ecrit par : L.A

Le Maroc a connu une amélioration de sa notation par Transparency international en ce qui concerne l’indice de perception de la corruption. Lors de son assemblée annuelle qui s’est tenue samedi 26 janvier à Rabat, l’association Transparency Maroc a néanmoins appelé les Marocains à rester vigilants. « La vigilance nécessaire ne doit pas être affectée par cette amélioration dans notre pays », indique le rapport moral de l’association.

Le Royaume a amélioré son classement en passant de la 79ème place en 2006 à la 72 éme place en 2007. Sa note s’est améliorée timidement de 3,2/10 à 3,5/10. Le Maroc partage ainsi sa place avec le Brésil, la Chine, le Mexique, le Pérou et le Suriman. « Cette légère amélioration s’explique par un changement d’orientation politique. Des signes positifs ont été relevés par les observateurs internationaux en l’occurrence la ratification de la convention des Nations unies, l’adoption par le gouvernement d’un plan d’action contre la corruption, d’un décret créant une instance centrale pour la prévention de la corruption et le projet de loi sur la déclaration du patrimoine », indique Rachid Filali Meknassi, le nouveau secrétaire général de Transparency Maroc avant d’ajouter que « à chaque fois que le gouvernement prend de nouvelles mesures pour lutter contre le fléau, nous ne pouvons que nous réjouir. Cela dit, la réalité est tout autre. Il y’a une timidité des mesures. Il faut que la loi puisse être effective et que l’Etat donne davantage de crédibilité aux citoyens ».

L’association a relevé la multiplication de cas de corruption non sanctionnés ni poursuivis en justice. Selon une étude de l’association, pas moins de 60% de ménages marocains soit 6 personnes sur 10 ont reconnu en 2006 avoir eu recours à la corruption. « Aujourd’hui, un citoyen sur deux a recours à ce fléau. Ce qui confirme qu’il y a encore beaucoup de chemin à faire pour que le pays puisse sortir de la corruption endémique. La situation est d’autant plus dramatique lorsque l’on voit des avocats faisant l’objet de poursuite et radiés du barreau pour faute professionnelle alors qu ‘ils ne faisaient que dénoncer des actes de corruption », affirme M.Filali Meknassi.

Le rapport de Transparency-Maroc a toutefois relevé le passage de la corruption tabou à sa reconnaissance difficile. La publication de la convention des Nations unies contre la corruption dans le Bulletin officiel marocain a été jugée imminente lors de l’assemblée annuelle de Transparency Maroc. Tout en relevant « des limites qui affectent ces textes », Transparency Maroc estime que « ces dispositions sont autant de pas positifs vers la construction d’une stratégie nationale de lutte contre la corruption ». « Réduire la corruption est un travail de longue haleine. Nous continuerons a réclamer d’autres partenariats , à mobiliser la société civile et nous poursuivrons nos campagnes de sensibilisation », affirme M. Filali Meknassi.

Aujourd’hui le Maroc - Leila Zerrour

Bladi.net Google News Suivez bladi.net sur Google News

Bladi.net sur WhatsApp Suivez bladi.net sur WhatsApp

Sujets associés : Corruption - Etude - Transparency Maroc - Azeddine Akesbi

Ces articles devraient vous intéresser :

Corruption au Maroc : arrestation d’un ex-ministre, un avertissement pour les responsables ?

Après l’arrestation jeudi de Mohamed Moubdii, député du Mouvement populaire (MP) et ancien ministre, pour des crimes financiers présumés, des voix s’élèvent pour appeler le gouvernement marocain à renforcer sa lutte contre la corruption et...

Maroc : des élus communaux corrompus révoqués

Le ministre de l’Intérieur Abdelouafi Laftit part en croisade contre la corruption au sein des collectivités territoriales. Il a instruit les walis et gouverneurs à l’effet de révoquer les présidents de communes qui sont en situation de conflits...

Deux fonctionnaires du consulat du Maroc à Barcelone en prison

Accusés de détournement de fonds, deux anciens fonctionnaires du consulat du Maroc à Barcelone ont été placés en détention, mercredi, par le procureur général du Roi près du tribunal des crimes financiers de Rabat.

Corruption au Maroc : des élus et entrepreneurs devant la justice

Au Maroc, plusieurs députés et élus locaux sont poursuivis devant la justice pour les infractions présumées de corruption et d’abus de pouvoir.

Parlement européen : le Maroc aurait offert des séjours à la Mamounia

La députée socialiste Marie Arena et l’ex-eurodéputé italien Antonio Panzeri, visés dans le scandale au parlement européen, auraient bénéficié en 2015 d’un séjour de luxe à l’hôtel La Mamounia de Marrakech, tous frais payés par les autorités marocaines.

Maroc : les tribunaux submergés après la levée des mesures restrictives

Depuis que l’amélioration de la situation épidémiologique au Maroc a entraîné l’assouplissement des mesures restrictives, la vie a repris dans les tribunaux avec une hausse considérable du nombre de plaintes, procès et affaires pénales.

Corruption au Maroc : les chiffres qui révèlent l’étendue des dégâts

Une étude de l’Instance Nationale de la Probité, de la Prévention et de la Lutte contre la Corruption (INPPLC) dresse un état des lieux préoccupant de la corruption au Maroc.

Maroc : Vague d’enquêtes sur des parlementaires pour des crimes financiers

Une vingtaine de parlementaires marocains sont dans le collimateur de la justice. Ils sont poursuivis pour faux et usage de faux, abus de pouvoir, dilapidation et détournement de fonds publics.

Maroc : des biens et des comptes bancaires de parlementaires saisis

Au Maroc, les parquets des tribunaux de première instance ont commencé à transmettre aux nouvelles chambres chargées des crimes de blanchiment d’argent les dossiers des présidents de commune et des parlementaires condamnés pour dilapidation et...

Maroc : la liste des députés poursuivis pour corruption s’allonge

Trois députés marocains viennent d’être déférés devant la justice pour corruption. Déjà une vingtaine de parlementaires sont poursuivis en justice pour des faits de corruption et dilapidation des deniers publics.