Dix millions de touristes par an : le pari marocain pour 2010

20 février 2004 - 18h29 - Maroc - Ecrit par :

Maître d’oeuvre depuis la première édition tenue à Marrakech, le ministre du Tourisme du royaume chérifien, Adil Douiri, en présence de l’ensemble des conseillers du roi, Mouhamed VI, des membres du gouvernement conduit par le Premier ministre, a convié 2500 personnes de tous horizons dans la ville de Casablanca.

Opérateurs privés marocains et internationaux, patrons de banques et investisseurs étrangers, le " poumon économique, financier et industriel du royaume " a été le lieu d’une grande rencontre destinée, chaque année, à faire entrer davantage le royaume de plain-pied dans la sphère du développement durable avec le tourisme comme moteur. La Vision 2010, ainsi qu’est appelé ce programme, est destinée, grâce à un contrat-programme et un accord-cadre signés entre l’Etat et les privés, à octroyer aux privés nationaux et internationaux des facilités pour l’acquisition de terres à aménager et la mise à la disposition des structures nationales de promotion du tourisme d’un fonds dénommé " Fonds Hassan II ". Ambitieuse, la Vision 2010 s’articule aussi autour de la libéralisation du ciel marocain pour la survenue de la concurrence.

C’est dans une salle comble, occupée par 2500 participants venus de tous les coins de la planète, que le conseiller du roi Mouhamed VI, Mouhamed Kabbaj, a lu la lettre royale, ouvrant les travaux des quatrièmes assises du tourisme qui se tenaient le 12 février dernier dans la ville de Casablanca.

Dès l’entame, le souverain chérifien a qualifié le secteur touristique comme " un secteur prioritaire dans la stratégie globale de développement durable engagée par le Maroc ". Continuant, le roi estime que " la coordination est la concertation entre toutes les parties concernées, représentants du secteur public et opérateurs du secteur privé, pour évaluer les progrès réalisés dans ce domaine, projeter les actions à entreprendre et cibler les objectifs à atteindre ". Pour le roi, les résultats enregistrés par le secteur touristique de son pays, " malgré une conjoncture mondiale défavorable, notamment dans la région méditerranéenne ", indiquent que le Maroc a néanmoins continué à progresser de façon satisfaisante en améliorant, d’année en année, le rythme de création de nouvelles capacités d’hébergement. Et la lettre royale de donner les chiffres : " de 3800 lits, créés en 2001, il est réalisé quelque 8.500 lits en 2003 ". Cependant, la lettre royale reconnaît que ce résultat est en " deçà de ce qui était attendu ". C’est dans ce sens que le roi en appelle à une évaluation à mi-parcours de la stratégie " qui est étalée sur une décennie ". La vision 2010 a commencé en 2001 avec les premières assises de Marrakech, en janvier de cette année-là.

Le plan Azur, versant pratique de la vision 2010, compte réaliser la construction de six méga-complexes touristiques de type balnéaire afin de renverser la vapeur. Le tourisme marocain demeure tributaire du " culturel ", au moment où les touristes européens, à 80 %, veulent du balnéaire. Ce plan concerne les stations côtières de Saïdia, Mogador, Lixus et Haouzia. La réalisation de ces stations entraînera une augmentation substantielle de la capacité d’accueil du royaume en matière de tourisme.

A côté du balnéaire, les recommandations royales préconisent la création de nouveaux produits touristiques centrés sur le traditionnel. L’extension et l’aménagement de " sites et circuits en y créant des structures d’accueil adaptées à un tourisme spécifique " sont aussi incluses dans la démarche préconisée. Tout ce formidable travail ne peut se faire que par la " fidélisation et l’élargissement des marchés émetteurs traditionnels et une action combative pour la conquête de nouveaux marchés prometteurs ". Dans cette optique, le roi a rappelé que l’Etat marocain s’est engagé dans l’aménagement de sites touristiques à travers " le fonds Hassan II ". Il a également contribué par l’assouplissement " des mécanismes de garantie pour promouvoir et faciliter les conditions de financement des activités touristiques " sans compter la politique prospective qui a consisté à intéresser les " promoteurs internationaux ".

Pour ce qui est du transport aérien, le roi exige " la réforme de la carte du ciel ". Une réforme qui vient d’être achevée. La réforme de la carte du ciel permet une libéralisation du secteur des transports aériens, " une réduction du coût du transport, une plus grande fluidité et une desserte appropriée et directe entre les marchés émetteurs et les zones touristiques ". Le souci du roi est de voir le transport aérien cesser d’être un handicap dissuasif et devenir un facteur persuasif de la politique de promotion touristique. Pour le roi, " la Royal Air Maroc doit adapter ses structures, pour qu’à côté de son service habituel, elle puisse soutenir la concurrence en s’inscrivant dans le nouveau mode de transport low cost et charters ".

Le Soleil ( Dakar )

Bladi.net Google News Suivez bladi.net sur Google News

Bladi.net sur WhatsApp Suivez bladi.net sur WhatsApp

Sujets associés : Tourisme - Destination - Promotion

Ces articles devraient vous intéresser :

Tourisme au Maroc : difficile d’atteindre le niveau de visiteurs pré-Covid

Des professionnels du tourisme marocain estiment que la reprise du secteur ne pourra atteindre le niveau d’avant la pandémie en termes de nombre de visiteurs. L’année pourrait toutefois s’achever sur de bons chiffres, avec un niveau de recettes de 78...

Le Maroc fait le pari de la diversité touristique

Le Maroc compte augmenter sensiblement la capacité hôtelière dans les prochaines années et préparer le pays pour la Coupe du monde 2030. Un plan vient d’être lancé dans ce sens et il est très ambitieux.

Au Maroc, 20% des entreprises de transport touristique mettent la clé sous le paillasson

Les entreprises de transport touristique n’ont pas pu se refaire une bonne santé financière après la crise sanitaire liée au Covid-19 qui a touché de plein fouet le secteur. Conséquence : près de 20 % d’entre elles se voient contraintes de mettre la...

Le Maroc veut profiter des exploits des Lions de l’Atlas pour booster son tourisme

Les Lions de l’Atlas ont terminé à la quatrième place de la Coupe du monde 2022. Un exploit historique et exceptionnel dont veut profiter le Maroc pour revigorer son tourisme, puissant levier de développement.

Les couples non-mariés pourraient partager une chambre d’hôtel au Maroc

Au Maroc, le ministère du Tourisme, de l’artisanat et de l’économie sociale et solidaire a engagé des concertations avec les ministères de l’Intérieur et de la Justice, en vue de la levée de l’interdiction pour les couples non-mariés de partager la...

Maroc : un afflux de touristes et de MRE sans précédent

Quelque 1,3 million de touristes ont visité le Maroc en avril 2024, ce qui représente une hausse record de 17 % par rapport à la même période de 2023.

Les chiffres qui confirment l’embellie du tourisme marocain

À la Chambre des représentants, Fatim-Zahra Ammor, ministre du Tourisme, de l’Artisanat et de l’Économie sociale et solidaire, a communiqué des chiffres du secteur du tourisme qui confirment l’embellie.

La stratégie du Maroc pour booster le tourisme interne

L’embellie du tourisme se confirme pour le Maroc. Fatim-Zahra Ammor, ministre du Tourisme, de l’artisanat et de l’économie sociale et solidaire, expose sa stratégie pour maintenir voire accroître cette tendance.

Tourisme : Le Maroc, victime de son succès... et d’AirBnB

Les recettes touristiques du Maroc poursuivent leur tendance à la baisse. Après une chute de 905 millions de dirhams (−10,5 %) en janvier, elles ont dégringolé de 1,06 milliard de dirhams (−6,7 %) à fin février. Pendant ce temps, les arrivées...

Maroc : le football comme vitrine touristique

La Fédération Royale Marocaine de Football (FRMF) et l’Office National Marocain du Tourisme (ONMT) ont annoncé mercredi un partenariat stratégique, dans l’objectif de mettre en avant le Maroc comme destination touristique à travers le football.