E-Gouvernement : Un outil de simplification de la relation administration

14 août 2003 - 13h45 - Maroc - Ecrit par :

Quatre mois après la mise en place du comité chargé de l’examen du projet "e-gouvernement", les progrès réalisés témoignent de la bonne marche de ce projet.

La facilitation de l’accès des citoyens aux services administratifs, la simplification de la relation administration/administrés, et l’éradication de toute forme de complexité et d’atermoiement sont autant d’objectifs tracés par ce projet dont l’enjeu économique demeure la principale finalité.
Cette nouvelle orientation engagée par le Maroc lui permettra de devenir un modèle à suivre dans la région. Elle parait homogène aussi avec la volonté du Royaume de dépasser toutes les difficultés susceptibles d’entraver l’investissement et le développement de l’économie nationale.
L’allocution du Premier ministre, M. Driss Jettou, devant la Chambre des Représentants à l’occasion de la fin de la première année législative, témoigne clairement de cette situation.
M. Jettou a affirmé que la réalisation des aspirations économiques est tributaire de la modernisation des secteurs publics et des mécanismes de gestion publique et de l’harmonisation du système administratif avec les exigences de l’ouverture et de la compétitivité.
Dorénavant, à Agadir par exemple, il suffit à l’investisseur de se déplacer une seule fois au Centre régional d’Investissement (CRI) pour s’assurer de son identité et remplir quelques formulaires qui seront transmis ensuite par un programme informatique liant le CRI à quatre administrations intervenant dans le domaine d’investissement à savoir : L’Office marocain de la propriété industrielle et commerciale (OMPIC), la Direction régionale des impôts, le tribunal de commerce d’Agadir et la Caisse nationale de la sécurité sociale (CNSS).
Grâce à ce projet d’un million de DH fourni par l’agence américaine pour le développement international (USAID), l’entrepreneur pourra créer son entreprise le jour même du dépôt de la demande, chose qui pourrait être généralisée au niveau des autres CRI. .
Dans le domaine de la justice, le ministère de tutelle a développé un système informatique visant à réduire les dépenses des usagers et améliorer les prestations fournies dans des délais précis.
Ceci vise à rendre le système judiciaire rapide, transparent et crédible créant ainsi un climat favorable à l’investissement et aux échanges commerciaux.
Le projet du ministère de la justice est basé sur plusieurs axes complémentaires. Le premier vise à doter le ministère d’infrastructures pour l’insertion dans le monde de la "e-justice" à travers l’établissement d’un réseau global de communication et la mise à niveau des équipements électriques.
Le second est relatif à l’établissement d’un système intégré de gestion au niveau de l’administration centrale et des unités régionales, ce qui permettra la rationalisation des ressources humaines et une gestion meilleure des différents services du ministère.
Au niveau interne, le projet vise la création d’une cellule de communication interne basée sur la généralisation des informations au sein du ministère et des administrations y afférentes, à travers l’établissement d’un système de communication via courrier entre les magistrats, la création d’un centre d’appel qui facilitera l’accès aux informations par téléphone.
De son côté, l’administration des douanes et des impôts indirects ne ménage aucun effort pour réussir l’enjeu du "numérique". Ses chances paraissent plus grandes du moment que son directeur général, M. Abderrazak El Mossadeq, est aussi le président du comité chargé de l’examen du projet "e-gouvernement".
M. El Mossadeq a affirmé que son administration entrera dans l’ère de la "e-douane", à travers le nouveau système informatique baptisé "BADR" (Base Automatisée des Douanes en Réseau).
Il s’agit d’un programme informatique sophistiqué, fruit de plusieurs années de travail réalisé par des ingénieurs marocains.
Ce nouveau programme répondra aux aspirations des différents interlocuteurs de l’administration des douanes et facilitera l’achèvement des opérations douanières via internet ou par l’échange informatique des données sans se déplacer. Afin d’accompagner les changements lors de la période de transition, l’échéancier du programme "BADR" compte quatre paliers : le premier est relatif aux déclarations sommaires, pools et dépotages et à l’éclatement des titres de transport.
Le deuxième palier porte sur les déclarations en détail, le troisième sur la comptabilité, le contentieux, les impôts indirects et l’archivage et le quatrième sur la mise à la consommation des véhicules (MCV), les colis postaux, les colis express et le travail rémunéré.
Pour concrétiser l’engagement du gouvernement de rendre "l’administration au service du citoyen", le ministère chargé des Affaires économiques et générales et de la Mise à niveau de l’Economie, avait organisé les 7 et 8 juillet dernier deux journées d’études sur "Administration électronique au Maroc : Cas réels et perspectives", au cours desquelles plusieurs ateliers ont été organisés pour examiner la possibilité de réaliser des partenariats entre les ministères et les moyens de généraliser les expériences réussies.
Cependant, la réalisation de ces projets est-elle suffisante pour affirmer que le Maroc est entré de plain-pied dans l’ère du "e-gouvernement" ?.
En réalité, plusieurs problèmes se posent notamment le taux d’analphabétisme et la difficulté d’accès à internet vu son coût élevé.
Sur le plan juridique, force est de constater l’absence d’un arsenal juridique à même d’accompagner les exigences de la nouvelle situation.
Toutefois, ces difficultés n’ont pas ébranlé la volonté des responsables de ce projet, qui sont confiants que cette nouvelle orientation pourrait inciter une grande partie des citoyens à s’adapter à cette nouvelle culture

MAP

Bladi.net Google News Suivez bladi.net sur Google News

Bladi.net sur WhatsApp Suivez bladi.net sur WhatsApp

Sujets associés : Administration - Informatique - Office marocain de la propriété industrielle et commerciale - Internet - e-gouvernement

Ces articles devraient vous intéresser :

Le Maroc simplifie encore plus les procédures administratives

Le gouvernement entend simplifier et digitaliser prochainement quelque 2500 procédures. C’est ce qu’a déclaré Ghita Mezzour, ministre de la Transition numérique et de la réforme de l’administration, à la Chambre des représentants.

Les Marocains libres de choisir le prénom de leurs enfants, sous certaines conditions

Les officiers marocains de l’état civil sont à présent dans l’obligation d’accepter temporairement les prénoms déclarés, y compris ceux en contradiction avec la loi, contrairement aux pratiques antérieures, selon un décret qui vient d’être publié.

Le Maroc accélère sur la 5G en vue de la coupe du monde 2030

Le ministère de la Transition numérique et de la réforme de l’administration aura à charge la gestion des télécommunications lors de la coupe du monde 2030. Ainsi en a décidé le Comité marocain d’organisation du tournoi.

Maroc : comment des consultants échappent à l’impôt

Au Maroc, des ingénieurs et autres consultants en informatique ont trouvé la formule pour échapper au fisc. Ils proposent de manière informelle leurs services aux grandes entreprises qui les paient via des intermédiaires.

Au Maroc, les médecins sont des mauvais payeurs d’impôts

Au Maroc, peu de médecins s’acquittent de leurs impôts. Fort de ce constat, le gouvernement opte désormais pour la retenue à la source pour les revenus de l’ensemble des professions libérales, la déclaration annuelle fiscale ayant montré ses limites.

Booking dicte sa loi aux hôtels marocains

La plateforme de réservation en ligne, Booking.com continue de dicter sa loi aux hôteliers marocains, ainsi qu’aux agences de voyages, provoquant d’énormes pertes économiques.

Maroc : l’Amazigh reconnue officiellement comme une langue de travail

Les autorités marocaines ont procédé mardi au lancement officiel des procédures qui vont permettre l’intégration de l’Amazigh dans les administrations publiques. La cérémonie a été présidée par le chef du gouvernement Aziz Akhannouch.

Statut d’auto-entrepreneur au Maroc : après l’euphorie, le flop ?

Lancé en 2015, le statut auto-entrepreneurs semble ne plus être une solution à l’informel et au chômage. Le bilan en est la parfaite illustration.

Marrakech veut en finir avec la mendicité et les SDF

La ville de Marrakech mène une lutte implacable contre la mendicité professionnelle et le sans-abrisme, qui porte déjà ses fruits. À la manœuvre, la Direction générale de la sûreté nationale (DGSN) et la brigade touristique.

Taxis au Maroc : Fini les arnaques ?

Au Maroc, de nombreuses licences ont été retirées aux chauffeurs de taxi qui ne sont pas en règle. Abdelouafi Laftit, ministre de l’Intérieur, assure que son département s’évertue à soutenir et à accompagner diverses initiatives visant à moderniser les...