Les factures très salées pour les entreprises marocaines

29 février 2020 - 07h40 - Economie - Ecrit par : S.A

L’arbitrage international auquel font recours les sociétés étrangères pour régler les litiges, n’arrange guère les entreprises marocaines. Celles-ci paient un lourd tribut.

"Les partenaires étrangers des entreprises marocaines refusent systématiquement les tribunaux marocains pour le règlement des litiges commerciaux", fait savoir Hicham Zegrary, secrétaire général de la Cour d’arbitrage du Centre international de médiation et d’arbitrage de Casablanca (Cimac). Selon L’Économiste, les sociétés étrangères insèrent dans les contrats qu’elles signent avec leurs partenaires marocains, une clause qui leur permet de recourir à des Cours internationales d’arbitrage à Paris, Genève ou autres en cas de litige. Or, "les entreprises marocaines ne sont pas assez préparées pour se protéger contre les éventuels dangers d’une clause d’arbitrage qui n’est pas en leur faveur", indique Zegrary.

Bien qu’il n’y ait pas de statistiques officielles (les litiges instruits dans l’arbitrage sont toutefois confidentiels), certaines données indiquent que bon nombre d’entreprises marocaines ont été condamnées à payer des fortes sommes d’argent aux entreprises étrangères. Plus de la moitié des 75 litiges arbitrés dans les instances internationales compétentes, entre 2014 et 2015, s’est avérée défavorable pour la partie marocaine.

Laurent Lévy, président du CIMAC, indique la voie du salut aux entreprises marocaines. "Il suffit, si le rapport de force leur permet de l’exiger, que le contrat puisse prévoir le droit marocain comme droit applicable, et ce sera une façon de rééquilibrer le jeu pour amener les entreprises étrangères sur leur terrain juridique, dont elles connaissent mieux que quiconque les subtilités", recommande-t-il.

Bladi.net Google News Suivez bladi.net sur Google News

Bladi.net sur WhatsApp Suivez bladi.net sur WhatsApp

Sujets associés : Droits et Justice

Aller plus loin

Marrakech, des améliorations perceptibles en 2022

La situation des entreprises de la région Marrakech-Safi est critique et le retour à une certaine stabilité ne sera possible qu’en 2022. Ce sont les conclusions d’une étude...

Ces articles devraient vous intéresser :

Maroc : révocation en vue des députés poursuivis par la justice

Les députés poursuivis par la justice pour détournement ou dilapidation de fonds au Maroc pourraient être déchus de leurs mandats. La Chambre des représentants s’apprête à voter des amendements dans ce sens.

Poupette Kenza : compte Instagram désactivé après des propos « antisémites »

L’influenceuse aux plus d’un million d’abonnés sur Instagram, Poupette Kenza, se retrouve au cœur d’une vive controverse après avoir tenu des propos jugés antisémites. Dans une story publiée le 15 mai 2024, elle affirmait sans équivoque son soutien à...

Deux fonctionnaires du consulat du Maroc à Barcelone en prison

Accusés de détournement de fonds, deux anciens fonctionnaires du consulat du Maroc à Barcelone ont été placés en détention, mercredi, par le procureur général du Roi près du tribunal des crimes financiers de Rabat.

Le kickboxeur marocain Mohammed Jaraya arrêté par la police

Le kickboxeur néerlandais d’origine marocaine, Mohammed Jaraya, risque gros. Il vient d’être arrêté par la police et les accusations à son encontre pourraient mettre définitivement fin à une carrière pourtant prometteuse.

Concours d’avocat : profond désaccord au sein de la profession

La polémique liée au concours d’accès à la profession d’avocat a fini par diviser le corps des avocats, dont certains défendent le ministre de la Justice, Abdellatif Ouahbi, et son département contre tout « favoritisme » tandis que d’autres appellent à...

Prison : le Maroc explore les « jour-amendes »

L’introduction du système de jour-amende dans le cadre des peines alternatives pourrait devenir une réalité au Maroc. Une loi devrait être bientôt votée dans ce sens.

Vers une révolution des droits des femmes au Maroc ?

Le gouvernement marocain s’apprête à modifier le Code de la famille ou Moudawana pour promouvoir une égalité entre l’homme et la femme et davantage garantir les droits des femmes et des enfants.

Les cafés et restaurants menacés de poursuites judiciaires

Face au refus de nombreux propriétaires de cafés et restaurants de payer les droits d’auteur pour l’exploitation d’œuvres littéraires et artistiques, l’association professionnelle entend saisir la justice.

Maroc : Vague d’enquêtes sur des parlementaires pour des crimes financiers

Une vingtaine de parlementaires marocains sont dans le collimateur de la justice. Ils sont poursuivis pour faux et usage de faux, abus de pouvoir, dilapidation et détournement de fonds publics.

Maroc : utilisation frauduleuse de l’autorisation de polygamie

Le premier président de la Cour de cassation et président délégué du Conseil supérieur du pouvoir judiciaire (CSPJ), Mohamed Abdennabaoui, a mis en garde les présidents des tribunaux contre l’utilisation frauduleuse de l’autorisation de polygamie.