Fespaco : les films marocains font la vedette

5 mars 2009 - 18h32 - Culture - Ecrit par : L.A

Terre privilégiée par Hollywood pour la réalisation de films en Afrique, le Maroc dispose désormais d’une industrie cinématographique vivante et dont il récolte les fruits avec une forte présence au 21ème Festival panafricain du cinéma de Ouagadougou (Fespaco).

De nombreux réalisateurs africains déplorent la faiblesse de la production sur le continent. Mais le Maroc fait exception. Le pays produit en moyenne quinze longs métrages par an et le double en court métrage.

Présent avec trois longs métrages en compétition officielle et quatre en court métrage, le Maroc est avec l’Afrique du sud, les pays qui dominent le nombre de films sélectionnés pour ce 21ème Fespaco.

"Il y a une volonté politique au Maroc. Deuxièmement, on a des cinéastes qui bossent et qui le méritent. Ils ont arraché cette volonté politique. En plus, on a maintenant à la tête du Conseil cinématographique marocain (CCM) des gens qui sont cinéastes et qui s’intéressent au cinéma", estime Hassan Benjelloum, poulain d’argent de Yennenga avec son court métrage "La chambre noire" en 2007 au Fespaco.

Réalisateurs et comédiens marocains s’accordent pour dire que le cinéma a amorcé une véritable révolution depuis que le CCM a instauré la formule d’avance sur recettes. Résultat, les budgets des films montent à environ 30 millions de dirhams (2,7 millions d’euros) pour les longs métrages.

"On est des privilégiés. Les autres (réalisateurs de l’Afrique subsaharienne, ndlr) ne peuvent pas avoir des budgets de ce genre", déplore le réalisateur Mohamed Ahed Bensouda, président de la Nouvelle relève du cinéma africain, une association qui regroupe de jeunes réalisateurs maghrébins et d’Afrique subsaharienne.

"Ce n’est pas un secret. Le cinéma est un art, une industrie comme les autres qui nécessite cependant beaucoup d’argent pour faire un film", relève Nabil Ayouch, vainqueur de l’Etalon de Yennenga au Fespaco en 2001. Cette année, il revient avec "Whatever Lola wants", un film qui raconte l’histoire d’une jeune new-yorkaise, Lola, qui part en Egypte. Séduite par une danseuse de légende cairote, elle décide de devenir "danseuse de ventre".

Contrairement à l’Afrique subsaharienne, où les films ne tiennent pas la dragée dans les box offices face aux images d’Hollywood, le Maroc s’en sort mieux, selon plusieurs réalisateurs.

"Ce qui est important au Maroc pour le box office, c’est toujours un film marocain en tête maintenant et ça c’est très important. C’est le contraire au Nigeria où les gens produisent beaucoup de films mais ce sont les films américains qui passent en tête", se félicite M. Bensouda. Selon lui, "Whatever Lola wants" a fait 200.000 entrées au Maroc à sa sortie. Mais le problème du Maroc perd ses salles de cinéma.

"On a aussi des problèmes de fermeture de salles comme dans les autres pays. Le parc cinématographique qui était de 250 salles il y a quelques années s’est réduit à 65 salles pour un pays de 40 millions d’habitants, déplore Mohamed Ismaïl, réalisateur de "Adieu mères". Ce film en compétition pour l’Etalon de Yennenga relate l’histoire de deux familles, l’une juive, l’autre musulmane du Maroc des années 60, solidement liées mais que le destin va séparer.

Le Fespaco rassemble à Ouagadougou, chaque année impaire, des réalisateurs, acteurs, techniciens du cinéma, producteurs, etc. du continent africain et de sa diaspora des Antilles et de l’Amérique.

Source : AFP - Stephanie Van den Berg

Bladi.net Google News Suivez bladi.net sur Google News

Bladi.net sur WhatsApp Suivez bladi.net sur WhatsApp

Sujets associés : Cinéma - Festival - Ouagadougou

Ces articles devraient vous intéresser :

Emmanuelle Chriqui : Une voix marocaine contre l’antisémitisme

À l’heure où la guerre fait rage entre Israël et le Hamas dans la bande de Gaza, l’actrice canadienne d’origine marocaine Emmanuelle Chriqui dénonce le déferlement d’antisémitisme.

Tarek Boudali : l’accident sur un tournage qui aurait pu lui coûter la vie

L’acteur franco-marocain Tarek Boudali se confie sur le tournage de son nouveau film intitulé 3 Jours max, au cours duquel il s’est gravement blessé.

Buzz, fric et clashs : La (mauvaise) recette des artistes marocains

De plus en plus d’artistes marocains se tournent vers les réseaux sociaux, notamment Instagram et TikTok, pour interagir avec leur public et générer des revenus. Cette tendance suscite toutefois des critiques, certains pointant du doigt le recours à...

Gad Elmaleh évoque « le modèle marocain de fraternité judéo-musulmane »

À l’occasion de la sortie de son film « Reste un peu » qui sort le 16 novembre, l’humoriste marocain Gad Elmaleh revient sur la richesse spirituelle du Maroc, « une terre de fraternité judéo-musulmane » dont le modèle n’existe « nulle part ailleurs ».

L’acteur marocain Mustapha Zaari en mauvaise passe

L’acteur marocain Mustapha Zaari traverse une passe difficile en ce moment. Diagnostiqué d’un cancer de la prostate, il a été hospitalisé récemment à l’hôpital militaire de Rabat pour recevoir un traitement adéquat.

Saïd Taghmaoui rejoint le casting de « The Family Plan »

L’acteur français d’origine marocaine Saïd Taghmaoui jouera l’un des principaux rôles dans le film « The Family Plan », une comédie d’action produite par Apple TV.

Du nouveau sur le film Gladiator 2 tourné en partie au Maroc

Après une suspension due à la grève des acteurs de cinéma d’Hollywood, le tournage du film américano-britannique Gladiator à Malte reprend bientôt. Une partie du film a été déjà tournée à Ouarzazate, au Maroc.

Malade, Aïcha Mahmah expulsée par une clinique

Grâce à l’intervention du ministère de la Culture, de la Jeunesse et de la Communication, l’actrice marocaine Aïcha Mahmah a été admise à l’hôpital mardi pour recevoir un traitement et subir une opération.

Tournage de Gladiator au Maroc : Russell Crowe a failli y renoncer

Russell Crowe a confié dans une récente interview qu’il était prêt à abandonner son rôle emblématique (Maximus Tenth Meridius) dans le film « Gladiator » en raison du scénario original.

Maroc : des prix bas pour aller au cinéma

Le ministre de la Jeunesse, de la Culture et de la Communication du Maroc, Mohamed Mehdi Bensaid, a annoncé un ambitieux projet visant à ouvrir 150 nouvelles salles de cinéma à travers le pays. Il est également prévu de faire un gros effort sur les...