Nouvelle flambée du pétrole : Quel impact pour le Maroc ?

15 septembre 2007 - 02h21 - Maroc - Ecrit par : L.A

« Record à la fois historique et imprévisible », commente un professionnel à propos de la flambée des cours du pétrole brut enregistrée mercredi à New York. « En dépassant la barre des 80 dollars le baril en séances, l’annonce de l’Opep d’augmenter la production, a-t-elle produit l’effet inverse ? », ironise pour sa part un cadre de la Samir.

C’est que le marché mondial du brut est une équation à plusieurs inconnues, conviennent nos interlocuteurs. Mais ses répercussions sur l’économie nationale n’en demeurent pas moins évidentes pour le citoyen ordinaire. Tant les données du problème sont aussi simples que réduites. D’un côté, le Maroc dispose d’une capacité de stockage très réduite, couvrant à peine 50 journées de consommation de produits pétroliers liquides.

De l’autre, le principal raffineur est tenu d’exécuter son programme de production. Or sa capacité du stock en brut est aussi limitée à 30 jours. C’est dire le besoin d’aller sur le marché international, quelle que soit la situation des cours. Mais d’aucuns rappellent le caractère fluctuant du marché qui, à tout moment, peut amorcer une tendance à la baisse. « D’autant plus, avancent-ils, que des éléments d’ordre politique auraient attisé la flambée. Plus encore, l’impact pour le Maroc serait amoindri du fait de la baisse du dollar ». C’est sans compter avec l’existence de données objectives, rétorquent d’autres. « L’envolée a pour principale origine la baisse continue des stocks de brut américains, confirmée mercredi par le département de l’Energie ». Le rapport publié à cet effet a révélé qu’« ils ont baissé de 7,1 millions de barils/jour au 7 septembre.

Le marché des cotations avait certes anticipé une baisse, mais d’un niveau moindre : 2,7 millions de barils. Toujours est-il que les stocks américains se sont inscrits en baisse depuis fin juin dernier, indiquent des analystes.

A cela s’ajoute le doute qui plane encore sur la décision des membres de l’Organisation des producteurs de pétrole. La mise en marché d’un surplus de production n’est pas pour demain. Cela, sans perdre de vue la situation qui prévaut au Moyen-Orient, qui participe pour l’essentiel à la production de l’Opep. Tous ces éléments augurent d’une facture pétrolière relativement salée.

Pour le budget de l’Etat, certes. Mais le consommateur sera sûrement mis à contribution. Dans la mesure où les capacités de la compensation sont d’ores et déjà essoufflées par d’autres notes aussi corsées que celle des importations des céréales. Un casse-tête en perspective pour la nouvelle majorité.

L’Economiste - A. G.

Bladi.net Google News Suivez bladi.net sur Google News

Bladi.net sur WhatsApp Suivez bladi.net sur WhatsApp

Sujets associés : Importations - Energie - Consommation - Pétrole

Ces articles devraient vous intéresser :

Les Marocains vont-ils manquer de dattes pour le Ramadan ?

À quelques semaines du mois sacré de Ramadan, des doutes subsistent quant à la disponibilité des dattes en quantité suffisante et à des prix abordables.

Maroc : l’informel met à genoux les magasins de sport

Dans le secteur du sport en plein essor au Maroc, l’informel gagne du terrain. Les professionnels, mécontents, tirent la sonnette d’alarme.

Importation de devises par les Marocains résidant à l’étranger : Ce qu’il faut savoir

Pour les Marocains résidant à l’étranger (MRE), l’importation de devises au Maroc nécessite certaines formalités essentielles qu’il faut absolument connaître. Que vous rentriez avec des devises sous forme de billets de banque ou d’instruments...

Aïd Al-Adha : combien coûte un mouton importé ?

Le prix du mouton importé serait de l’ordre de 2 850 dirhams et non 700 dirhams, selon une rumeur distillée sur les réseaux sociaux. C’est ce qu’indique la Fédération marocaine des acteurs de la filière élevage (FMAFE).

Israël importe des étrogs marocains pour la fête de Souccot

Pour la célébration de la fête de Souccot cette année, les juifs d’Israël vont utiliser des étrogs marocains. Une grande quantité de ce fruit a été acheminée en Israël, en raison des restrictions liées à la loi juive et grâce à la normalisation des...

Gazoducs, regazéification et hydrogène vert : les paris du Maroc

Le Maroc travaille à développer les énergies renouvelables pour garantir son indépendance énergétique. Les autorités du royaume ont prévu un plan ambitieux de construction d’oléoducs et de gazoducs pour atteindre cet objectif d’ici 2030.

SDX Energy fait une nouvelle découverte de gaz au Maroc

SDX Energy, l’explorateur gazier britannique qui exploite des gisements de gaz naturel dans le bassin du Gharb au Maroc, annonce avoir fait deux découvertes provenant des puits SAK-1 et KSR-20, récemment achevés. Ces découvertes ouvrent la voie à...

Maroc : les taxes sur les cigarettes électroniques passent à 40%

Les droits d’importation des cigarettes électroniques devraient passer de 2,5 à 40 % dès l’année prochaine. La mesure est très mal accueillie par les commerçants.

Maroc : une taxe fait exploser le prix des téléphones

La commission des Finances à la Chambre des conseillers a revu à la baisse le droit d’importation appliqué aux smartphones. Ce qui semble être une bonne nouvelle s’avère très désavantageux pour les distributeurs locaux et les consommateurs.

GNL : Le Maroc se dote d’un terminal flottant à Nador West Med

Le Maroc s’apprêterait à lancer un appel d’offres pour la construction d’un terminal flottant de gaz naturel liquéfié (GNL) au port de Nador West Med.