Harcèlement et violence : une enseignante accuse un policier, la DGSN dément

24 avril 2021 - 16h40 - Maroc - Ecrit par : J.D

La publication d’une enseignante contractuelle fait, depuis vendredi soir, polémique sur les réseaux sociaux. Elle accuse dans son texte un policier de la sûreté nationale de l’avoir harcelée et battue, le 14 avril, dans un souk de la ville de Tamesna, profitant du pouvoir que lui confère sa profession.

Dans son récit des faits, la présumée victime qui n’avait pas porté son masque de protection a affirmé avoir obtempéré aux instructions du policier lui demandant de porter normalement le masque. Mais poursuit-elle, après qu’elle a terminé ses achats, le policier est revenu à la charge mais cette fois-ci après quelques clins d’œil l’invitant à le rejoindre. Toujours selon elle, le policier lui a alors demandé de payer une amende.

« Afin d’éviter les problèmes, j’ai donné à une amie qui m’accompagnait les clés de la maison, pour récupérer l’argent et payer », raconte la jeune enseignante qui ajoute que dès que son amie est partie, l’agent de police décide de l’embarquer au poste de police. Face à sa résistance, elle dit avoir été « jetée » dans la voiture de police dans un état de « quasi-inconscience » après avoir reçu des coups au visage et au ventre et qui auraient causé des blessures certifiées par un certificat médical.

Devant le tollé suscité par l’affaire sur les réseaux sociaux, la préfecture de police de Rabat a donné sa version des faits, rejetant formellement certaines des affirmations faites par l’enseignante. Elle a tenu à situer l’opinion sur les mesures juridiques mises en œuvre dans l’affaire. Le communiqué de la police relève que l’enseignante ne portait pas un masque de protection lorsqu’elle a été abordée par l’un des éléments de la patrouille, l’invitant à porter un masque de protection.

« Le policier a soigneusement demandé à l’intéressée d’accompagner la patrouille jusqu’au service de police compétent, d’autant plus qu’elle n’avait pas avec elle un document pouvant prouver son identité. Cependant, la personne concernée a catégoriquement refusé et prononcé des termes menaçants et insultants contre le policier », détaille longuement la Préfecture de police.

Selon la police, les témoignages recueillis auprès de la deuxième personne qui accompagnait la jeune enseignante et d’un vendeur présent sur les lieux et des autres membres de la patrouille concordent. « Des déclarations qui ne portent aucun élément pour étayer les allégations de violence ou de harcèlement », affirme les services de police.

L’officier de police judiciaire compétent a également écouté les agents à l’origine de cette intervention. Il ressort de leurs déclarations que l’enseignante a été prise en flagrant délit de violation de l’état d’urgence sanitaire », conclut le communiqué de la police.

Bladi.net Google News Suivez bladi.net sur Google News

Bladi.net sur WhatsApp Suivez bladi.net sur WhatsApp

Sujets associés : Droits et Justice - Direction Générale de la Sûreté Nationale (DGSN) - Ministère de l’Intérieur (Maroc) - Violences et agressions

Aller plus loin

Maroc : de nombreux élèves victimes de harcèlement sexuel

Au Maroc, de nombreux enfants et adolescents sont victimes de harcèlement sexuel, que ce soit de la part de leurs camarades ou des encadreurs. Les chiffres révélés par le...

Un professeur d’éducation islamique arrêté pour harcèlement sexuel à Berkane

Un professeur d’éducation islamique au Lycée Abou Lkheir de Berkane a été arrêté mardi, pour avoir envoyé des contenus pornographiques à ses élèves.

Oujda : une première au Maroc, un homme en prison pour harcèlement

Le tribunal d’Oujda, dans l’est du Maroc, vient de condamner un homme à deux mois de prison pour avoir harcelé une jeune lycéenne à qui il faisait la cour. Il devra également...

Le démenti formel de la DGSN

La Direction générale de la sûreté nationale (DGSN) a démenti de manière formelle les accusations de l’organisation Reporters Sans Frontières (RSF) au sujet de l’agression des...

Ces articles devraient vous intéresser :

Un Britannique poignarde l’amant Marocain de sa compagne qu’il surprend chez lui

Un citoyen britannique de 28 ans a été interpellé par la Guardia Civil, suite à une tentative de meurtre envers un Marocain à Santa Ponsa (Baléares).

Maroc : 32 villes dotées de 3 500 bus flambant neufs

Le Maroc va mobiliser 10 milliards de dirhams pour l’acquisition d’une flotte de 3 500 bus de transport urbain au profit de 32 villes sur la période 2024-2029, a annoncé lundi Abdelouafi Laftit, ministre de l’Intérieur.

Mohamed Ihattaren risque d’aller en prison

L’avocat de Mohamed Ihattaren, Hendriksen, confirme que le joueur d’origine marocaine est poursuivi en justice pour légère violence envers sa fiancée Yasmine Driouech en février dernier. La date de l’audience n’est pas encore connue.

Youssra Zouaghi, Maroco-néerlandaise, raconte l’inceste dans un livre

Victime d’abus sexuels et de négligence émotionnelle pendant son enfance, Youssra Zouaghi, 31 ans, raconte son histoire dans son ouvrage titré « Freed from Silence ». Une manière pour elle d’encourager d’autres victimes à briser le silence.

Le Maroc cherche à mettre fin au mariage des mineures

En réponse à une question orale à la Chambre des Conseillers, le ministre de la Justice, Abdellatif Ouahbi a renouvelé ce lundi 28 novembre, son engagement à mettre un terme au mariage des mineures.

Enfants hors mariage : « la fête d’une nuit est à payer pendant 21 ans »

Comme pour les couples mariés, les enfants nés hors mariage au Maroc seront pris en charge par les parents. Une disposition est prévue dans le nouveau Code pénal pour reconnaitre leur droit, a annoncé le ministre de la Justice Abdellatif Ouhabi.

Au Maroc, désormais, le silence de l’administration vaut accord

Suite à la publication par les ministères de l’Intérieur et de l’Aménagement du territoire et de l’urbanisme d’un arrêté conjoint relatif à la simplification des procédures dans le domaine de l’urbanisme, Abdelouafi Laftit a adressé une circulaire aux...

Maroc : la fermeture des hammams fait des malheureux

La Fédération nationale des associations des propriétaires et exploitants des bains traditionnels au Maroc a adressé un courrier au ministre de l’Intérieur, Abdelouafi Laftit, l’invitant à reconsidérer la décision de fermeture des hammams trois jours...

Prison : le Maroc explore les « jour-amendes »

L’introduction du système de jour-amende dans le cadre des peines alternatives pourrait devenir une réalité au Maroc. Une loi devrait être bientôt votée dans ce sens.

Alerte sur l’impact de la fermeture des hammams et lavages auto

Au Maroc, la mesure de fermeture des hammams et stations de lavages auto trois jours par semaine, prise par le ministère de l’Intérieur, afin de rationaliser la consommation d’eau pourrait engendrer un problème majeur. C’est du moins ce que redoute un...