Internet : 1 million de Marocains veulent se brancher en 2007

14 juin 2007 - 00h48 - Economie - Ecrit par : L.A

Net ralentissement du mobile chez les foyers marocains en 2006. Après avoir connu un véritable boom entre 2004 et 2005 (de 41,5% à 58,8%), le taux d’équipement des ménages en portables s’est stabilisé à 59,1%. C’est ce que révèle la troisième enquête nationale sur les technologies de l’information au Maroc. Initié par l’Agence nationale de réglementation des télécommunications (ANRT), ce travail a été mené auprès de 1.324 individus, entre les 28 février et 23 mars 2007.

Le mobile poursuit donc sa croissance, quoique plus légère, tandis que le fixe recule. Seulement 18,1% des ménages en possèdent un. Sa pénétration dans la population est en véritable baisse : le parc résidentiel s’établissait à 813.000 lignes fin décembre 2006, contre 884.546 à la même période de l’année précédente.

Le suréquipement en téléphonie mobile est par ailleurs confirmé : 68% des foyers disposent de plusieurs téléphones mobiles, soit une augmentation de 6,8 points comparativement à 2005.

Le SMS, utilisé par les deux tiers des détenteurs de téléphone mobile, est de loin le service à valeur ajoutée préféré des Marocains. Ces derniers sont par ailleurs de fidèles clients : 86,5% d’entre eux ont conservé le même opérateur en 2006. Ils affirment cependant que cette loyauté est plutôt due à la crainte de perdre leur numéro (57,2%), qu’à la satisfaction de l’opérateur actuel (34,9%). Aujourd’hui, avec la portabilité, qui est fonctionnelle depuis le 31 mai, cette crainte devrait disparaître.

Estimé à 920.000 unités, le parc d’ordinateurs à domicile est évidemment concentré en zone urbaine. En campagne, seulement 1,8% des foyers disposent d’un ordinateur. Cependant, sur l’ensemble, les trois-quarts ont déclaré que leur machine avait moins d’un an.

Plus d’une personne sur deux (55%) a affirmé ne jamais avoir accès à un ordinateur. Une proportion en baisse, tout de même, par rapport à celle de 2005 (64,3%).

En outre, deux Marocains sur cinq n’ont pas accès à un ordinateur hors de leur domicile (41%). En milieu rural, ce chiffre grimpe à 78% (contre 82,5% en 2005).

Plus de la moitié des foyers (52,5%) sans ordinateur déplorent le prix trop élevé de l’appareil. On pourrait cependant s’attendre à une hausse des ménages équipés en 2007, car plus du tiers des individus interrogés (34%) ont l’intention d’en acheter durant l’année.

En 2006, les foyers disposant d’une connexion Internet demeuraient extrêmement minoritaires : 1,3% de la population totale. Il s’agit toutefois d’une légère amélioration, ce chiffre ayant été de 0,8% l’année précédente. Bonne nouvelle : près de 28% des ménages - équipés d’un PC - qui ne sont pas encore connectés expriment le souhait de l’être d’ici les douze prochains mois. Avis aux opérateurs : ils représentent un potentiel d’un million d’accès supplémentaires !

La catégorie socioprofessionnelle demeure un indéniable facteur discriminant dans la disposition d’une connexion Internet à domicile. Une « certaine démocratisation » est cependant observable par rapport à 2004. Alors que les plus favorisés totalisaient quelque 80% des accès Internet, ils ne sont plus que 66%, deux ans après.

Le nombre d’internautes est grandissant : 6,1 millions se sont connectés à Internet au moins une fois depuis les douze derniers mois. C’est 1,5 million de plus qu’en 2005, année qui avait elle-même connu une hausse de 30% par rapport à 2004 !

Le commerce en ligne ne faisait et ne fait toujours pas partie des habitudes de la population marocaine. Seulement 4% des ménages ont affirmé avoir effectué un achat en ligne depuis les douze derniers mois. Comme quoi les Marocains préfèrent encore voir leurs marchandises avant d’acheter !

L’Economiste - Marie-Hélène Giguère

Bladi.net Google News Suivez bladi.net sur Google News

Bladi.net sur WhatsApp Suivez bladi.net sur WhatsApp

Sujets associés : Croissance économique - Informatique - Internet

Ces articles devraient vous intéresser :

Maroc : ces régions oubliées de l’internet

Lors d’un débat organisé par le Parti Authenticité et Modernité (PAM), Ghita Mezzour, ministre de la transition numérique et de la réforme de l’administration, a révélé la part du territoire marocain sans couverture internet.

Interdire ou réguler TikTok ? Le Maroc cherche la solution

Menacé d’interdiction aux États-Unis et en Europe, TikTok est de plus en plus décrié dans le monde. Au Maroc, des voix continuent d’appeler à l’interdiction de l’application chinoise. Mais plutôt que de l’interdire, des experts appellent à encadrer son...

Ramadan et réseaux sociaux : les photos d’iftar divisent

Pendant le mois sacré de Ramadan, de nombreux influenceurs marocains publient quotidiennement sur les réseaux sociaux des photos de tables garnies de mets et de boissons pour la rupture du jeûne (iftar). Un comportement perçu comme de la provocation...

Maroc : comment des consultants échappent à l’impôt

Au Maroc, des ingénieurs et autres consultants en informatique ont trouvé la formule pour échapper au fisc. Ils proposent de manière informelle leurs services aux grandes entreprises qui les paient via des intermédiaires.

Le Maroc teste un système de santé intelligent

Le Maroc prévoit d’installer un « système de santé intelligent » dans les centres de santé des régions de Rabat-Salé-Kénitra (16), Fès-Meknès (15), Beni Mellal-Khénifra (11) et Draâ-Tafilalet (11). Cette première phase du projet devrait nécessiter un...

Mondial 2030 : le vrai décollage économique pour le Maroc ?

L’organisation de la coupe du monde 2030 par le Maroc, le Portugal et l’Espagne, aura certainement un impact significatif sur le Produit intérieur brut (PIB) du Maroc qui pourrait se situer entre 3 et 5 %, affirme Zaki Lahbabi, DG de Transatlas Sport...

Croissance économique en 2023 : le Maroc entre optimisme gouvernemental et les incertitudes du HCP

En 2023, le Maroc devra faire face à des défis économiques importants, selon le Haut commissariat au plan (HCP). Les experts de cette institution estiment que la croissance économique atteindra seulement 3,3% cette année, en deçà des prévisions du...

Maroc : une croissance presque nulle en 2022

Le Fonds monétaire international (FMI) a revu à la baisse ses prévisions de croissance pour le Maroc. Cette année, elle ressort à 0,8 % et devrait passer à 3,6 % en 2023, puis rebondir à 3,4 en 2024.

Le Maroc conserve sa note "BB+" avec une "perspective stable"

Fitch Ratings, agence américaine de notation, a maintenu la note de la dette à long terme en devises du Maroc à BB+ avec une « perspective stable ».

Le Maroc va recourir au FMI pour renforcer ses réserves de change

Face à la détérioration de sa position extérieure, le Maroc sollicitera le soutien du Fonds monétaire international (FMI) pour renforcer ses réserves de change, selon Fitch Solutions.