La Flandre finance une coopérative d’huile d’argan au Maroc

24 janvier 2006 - 12h43 - Belgique - Ecrit par : Bladi.net

Presque inconnu chez nous, l’arganier cumule les rôles. Environnemental d’abord, puisqu’en maintenant l’humidité des sols, cet arbre empêche le désert d’avancer dans cette partie semi-aride du Maroc. Social ensuite puisque la production de son huile permet aux coopératives de la région d’Essaouira d’offrir un travail à de nombreuses femmes marocaines.

Située dans la région d’Essaouira, la production d’huile d’argan n’est pas nouvelle. Sa particularité est d’être essentiellement produite à l’intérieur des foyers par les femmes. Ces dernières extraient l’amande du fruit de l’arganier avant de la concasser et de la griller pour en extraire l’huile alimentaire.

L’intérêt pour cette huile a récemment rebondi depuis que le secteur de la cosmétique en a découvert les vertus cicatrisantes et nourrissantes. Un événement qui a sans doute incité les femmes marocaines à se regrouper en coopératives afin de transformer leur travail quotidien en activité professionnelle. Aujourd’hui, ces initiatives permettent à de nombreuses femmes de s’en sortir lorsqu’elles se retrouvent veuves ou lorsqu’elles sont répudiées.

La coopérative soutenue par le ministère flamand de l’Environnement et de l’agriculture est celle d’Ajddigue, située à Tidzi, un village situé près d’Essaouira. Elle existe depuis 1998 et achète les fruits aux paysans du cru. Mais, ce sont exclusivement 52 femmes qui s’attèlent à la production de l’huile, certifiée Ecocert et bio !

Ces dernières paient une cotisation annuelle de 500 dirhams (environ 50 euros) et sont ensuite payées au kg. Chaque kg vaut 40 dirhams (4 euros), auxquels s’ajoute le bénéfice de fin d’année réparti parmi les travailleuses. D’après Samara, la responsable des ventes, cela correspond approximativement à un revenu de 1000 dirhams par mois (100 euros). Plutôt pas mal pour cette région plutôt aride et dans un pays où le taux de chômage dépasse allègrement les 30% (20% officiellement).

Autre bon point de cette initiative : la coopérative, qui fonctionne sur base de la concertation, organise des cours d’alphabétisation pour les femmes qui y travaillent, mais aussi pour celles du village voisin. Une nouvelle crèche vient également d’y être créée.

Le ministère flamand de l’Environnement et de l’agriculture a décidé de contribuer au financement de cette initiative, à hauteur d’un million 350 mille dirhams (135 000 euros), selon la responsable des ventes. Parmi les autres commanditaires étrangers, on trouve les ambassades du Japon et du Canada, Oxfam-Québec et le Centre de recherche pour le développement international.

Source : Alter Business News

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Sujets associés : Belgique - Essaouira - Huile d’argan - Alimentation

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