Maroc, hub financier pour l’Afrique ?

7 avril 2008 - 18h47 - Economie - Ecrit par : L.A

Le Maroc a-t-il les moyens de son ambition pour devenir un hub financier régional ? Oui, répondent très vivement des personnalités comme le gouverneur de Bank Al-Maghrib, le Premier ministre, les banquiers les plus en vue de la place, spécialement BMCE Bank et Attijariwafa bank, qui ont déjà en route des programmes dans ce sens… ou encore le conseiller du Souverain, Omar Kabbaj.

Kabbaj est, on s’en souvient, le redresseur de la Banque africaine de développement et à travers elle, le redresseur de quelques systèmes financiers nationaux à travers le continent. De ce poste d’observation, il est rentré avec l’idée de valoriser dans le Royaume les compétences financières, lesquelles, il faut le souligner, s’appuient sur un système financier très sain. Signe qui ne trompe pas : le CDVM a reçu le soutien du gouvernement pour sanctionner les manquements aux règles, comme il vient de le faire à l’encontre de Upline, dans l’affaire de l’introduction en Bourse de la CGI ou la transmission à la Justice du dossier de GSI, une PME qui comptait s’introduire en Bourse mais en publiant des comptes faux.

Un système financier sain, une régulation qui fonctionne sont nécessaires mais pas suffisants pour devenir une place financière émergente. Il faut aussi que les grandes entreprises locales jouent le jeu et surtout, il faut tisser autour de ce projet de place tout un réseau international à entretenir à coup d’informations.

C’est pourquoi, à l’instigation du conseiller Kabbaj, Rabat accueille à partir de ce soir et jusqu’à mercredi, une rencontre de haut niveau, consacrée aux marchés africains. C’est la fondation Emerging Market Forum (EMF qui publie la revue du même nom, où est sorti un dossier sur le Maroc, il y a deux ans) qui a été choisie pour être la plateforme de cette rencontre.

Le groupe Centennial, dont EMF est la filiale non lucrative, a été créé par d’anciens directeurs et cadres de la Banque mondiale et du FMI, autour de Harinder Kohli. L’objectif est de conseiller les institutions et les grandes entreprises ou banques, lorsque leur pays souhaite passer à la vitesse supérieure en matière de marchés financiers.

Lorsque la place fonctionne, comme à Singapour, Centennial évolue vers le conseil en placements pour les clients. Un des points forts de ce conseil est de savoir s’intéresser à des placements originaux comme les grandes infrastructures ou les opportunités naissant des programmes de réformes soutenues par le FMI et la Banque mondiale (que les promoteurs de Centennial connaissent bien).

Lors de la réunion de Rabat, on note évidemment la présence des grands décideurs institutionnels marocains, mais aussi des banquiers (BMCE Bank fera d’ailleurs une présentation de son projet de développement en Afrique à partir de Londres) et des grandes entreprises, privées ou publiques : OCP, CDG, Addoha…

Un théoricien du marché

Harinder Kohli est le président fondateur de Centennial Group. Ancien directeur à la Banque mondiale, il a directement participé à la construction de marchés financiers ouverts, notamment en Asie. A plusieurs reprises, au sein de la Banque mondiale, il a eu à traiter les dossiers du Maroc. Harinder Kohli vient juste de publier un nouveau livre, « Growth and development in market economies » (Ph. Centennial)

Source : L’Economiste - N. S.

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