Maroc : premiers pas islamistes aux élections locales

14 septembre 2003 - 10h51 - Maroc - Ecrit par :

Les élections communales marocaines, dont les résultats officiels ont été proclamés samedi, ont été marqués par la stabilité politique mais aussi par les premiers pas des islamistes comme candidats à la gestion locale.

Les deux piliers de la coalition gouvernementale marocaine, l’Istiqlal (nationaliste) et l’Union socialiste des forces populaires (USFP) sont arrivés largement en tête avec respectivement 3.890 et 3.373 sièges sur les 23.689 sièges de conseillers communaux qui étaient à pourvoir.

Seule l’arrivée en tête de l’Istiqlal, le parti nationaliste qui peut contester désormais à l’USFP l’étiquette de "premier parti" du royaume, est susceptible d’avoir des conséquences, limitées, sur les équilibres politiques internes.

Le parti Justice et Développement (PJD, islamiste) a remporté d’importants succès que ne mettent pas en valeur les résultats globaux, en particulier dans les villes où il a souvent été placé en tête, a assuré samedi l’un des responsables de cette formation.

Le résultat du PJD, un total de 593 sièges et la onzième position parmi les 26 formations en présence, a été obtenu en dépit d’une partipation limitée à 18% des circonscriptions, a souligné M. Abdellilah Benkirane, membre du bureau politique du parti après la proclamation des résultats nationaux.

"Nous sommes arrivés en tête dans un grand nombre de villes", a-t-il dit, citant notamment Meknès (est), où son parti aurait obtenu 21% des voix, Tétouan (nord) et Beni Mellal (centre) où il serait arrivé en première position.

Les résultats définitifs enregistrés dans les villes, qui n’avaient pas été communiqués officiellement samedi soir, permettront de mesurer l’ampleur de cette première apparition des islamistes marocains sur le terrain de la gestion communale.

"Le parti aurait pu faire beaucoup mieux", a assuré le responsable du PJD en évoquant la décision de présenter un "profil bas" pour cette consultation. M. Benkirane a réaffirmé la disposition de son parti à examiner des alliances avec tous les principaux partis en vue de participer à la gestion des communes.

La stabilité politique est soulignée par le fait que les six partis de la coalition gouvernementale mise en place par le premier ministre Driss Jettou après les législatives de septembre 2002 se retrouvent parmi les sept formations les mieux placées en nombre de sièges.

L’Istiqlal et l’USFP se sont réjouis de leurs scores aux communales en se félicitant de la crédibilité et de la transprence du scrutin.

Le scrutin communal "a confirmé la crédibilité des élections et la volonté du Maroc d’entrer dans une ère nouvelle", a déclaré à l’AFP Saâd El Alami, un dirigeant de l’Istiqlal ministre des relations avec le Parlement.

Derrière l’Istiqlal et l’USFP, se placent le Rassemblement national des Indépendants (RNI, centre-droit) avec 2.841 conseillers, puis le Mouvement populaire (MP, berbériste) avec 2.248 sièges, le Mouvement national populaire (MNP, berbériste) avec 1.406 sièges et le Parti du progrès et du socialisme (PPS) avec 1.207 sièges.

L’Union démocratique (UD, droite) est la seule formation non représentée au gouvernement qui s’insère parmi ce peloton de tête avec 1.515 conseillers élus.

Le scrutin communal du 12 septembre a contribué à "parachever l’édification d’un Etat moderne", à "renforcer les fondements de la démocratie dans notre pays et à consolider l’Etat de droit", a estimé Mostapha Sahel qui présentait ces résultats devant la presse.

AFP

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