La justice espagnole insiste sur l’illégalité du retour des mineurs marocains

28 août 2022 - 13h00 - Espagne - Ecrit par : P. A

Le procureur continue de soutenir que les rapatriements des mineurs de Sebta au Maroc n’ont pas été effectués conformément à la loi sur les étrangers, accusant la délégation gouvernementale de la ville autonome et le ministère de l’Intérieur de cette action « illégale ».

La vice-présidente du gouvernement de Sebta, María Isabel Deu, a déclaré lors de sa comparution en décembre dernier que les mineurs ont été rapatriés au Maroc sans aucune enquête sur leurs familles d’origine. L’ordre de rapatrier ces mineurs a été donné par la déléguée du gouvernement, Salvadora Mateos, qui a reçu les instructions du ministère de l’Intérieur avec lequel elle était « en contact quotidien et permanent », rappelle El Mundo.

Deu s’est rendu dans les centres de séjour des mineurs pour les informer de leur rapatriement. Mais c’est Mateos qui a signé le décret, en relation avec le ministère de Fernando Grande-Marlaska. Seuls les enfants qui n’étaient pas dans une situation vulnérable dans leur pays d’origine étaient concernés par ces retours. Quant à la situation familiale des adolescents, Deu et Mateos l’ont confiée aux ONG, mais Deu a admis n’avoir jamais cherché à connaître l’issue de cette procédure.

À lire : Espagne : où en est l’enquête sur le retour des mineurs ?

La vice-présidente a également assuré qu’à l’époque, elle faisait confiance au Maroc et ne doutait pas de sa « compétence et sa capacité à réunir les mineurs avec leurs familles ». Pour le procureur, les rapatriements auraient dû être effectués conformément à la loi sur les étrangers et non dans le cadre d’un accord entre l’Espagne et le Maroc.

De son côté, le juge a ouvert une enquête sur le retour de ces mineurs après la plainte déposée par une association pour dénoncer le caractère « illégal » de ces retours. Mateos et Deu sont cités à comparaître le 7 septembre prochain. L’association plaignante a annoncé qu’elle pourrait également demander la comparution du ministre de l’Intérieur en tant que témoin.

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