Pluies : Un enjeu pour la croissance

14 avril 2003 - 10h54 - Economie - Ecrit par :

Bonne nouvelle pour le gouvernement Jettou : il a plu. Les précipitations, abondantes depuis le mois de novembre, ont fini par mettre un terme à trois années de sécheresse. Et par redonner espoir aux agriculteurs, excepté à ceux du Sahara, de l’est et du sud-est du pays, trois régions peu « gâtées » par les pluies.

Avec 7,1 milliards de m3 d’eau en réserve dans les barrages à usage agricole, soit 1,3 milliard de plus que l’année précédente, la campagne 2003 s’annonce bien. Du coup, les autorités tablent sur une moisson d’au moins 70 millions de quintaux de céréales. Un mouvement ascendant qu’elles espèrent bien encourager grâce au projet de budget 2003. Une enveloppe de 4,4 milliards de dirhams (410 millions d’euros) a été allouée au ministère de l’Agriculture, une somme jugée encore insuffisante par différentes organisations professionnelles. Le ministère, administré depuis le mois de novembre 2002 par Mohand Laenser, s’est fixé trois grands objectifs : la valorisation des ressources en eau, le développement des zones non irriguées et le développement des filières de production animale et végétale.

Bonne illustration de la première des priorités agricoles inscrites au calendrier de Driss Jettou : la meilleure gestion des ressources naturelles de sept provinces du nord du Maroc. Lancé en 1998, le programme devrait trouver un nouveau souffle dans les mois à venir. Autre projet phare : le développement rural dans les zones montagneuses du Haouz, au nord de Marrakech. Moyennant 360 millions de dirhams, l’opération, en partie financée par l’Union européenne et le Fonds international de développement agricole (Fida), devrait ainsi faciliter le quotidien de 180 000 personnes, grâce notamment à la réhabilitation de 4 000 hectares de terres et à l’aménagement de 155 km de pistes rurales pour désenclaver ladite région et améliorer les conditions d’approvisionnement en eau des terres et des habitants. Côté « développement des filières de production animale et végétale », aucun axe clair, mais plusieurs actions ciblées, dont la relance du secteur des agrumes, la diversification de l’alimentation du bétail, le rajeunissement des vergers d’oliviers ou l’amélioration des formations proposées à 60 000 jeunes issus des zones rurales.

L’enjeu est d’importance pour l’économie marocaine puisque l’agriculture, la sylviculture et la pêche représentaient 16 % du PIB en 2001, et emploient près de 50 % de la population active, selon la Banque africaine de développement (BAD) et l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE). Les deux organismes notent que le secteur a contribué à 3,2 points de croissance en 2001, mais l’avait tiré à la baisse de deux points l’année précédente.

Anne Kappès-Grangé
pour lintelligent.com

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