Sous la pression des syndicats le gouvernement lâche 14 MMDH

28 avril 2008 - 23h35 - Maroc - Ecrit par : L.A

Vu la conjoncture mondiale actuelle marquée par le renchérissement des prix du pétrole, du blé et d’autres matières essentielles, tout le monde s’attendait à ce que le gouvernement de Abbas El Fassi axe ses négociations avec les syndicats sur un discours plutôt moralisateur. Les observateurs étaient nombreux à dire que l’équipe gouvernementale n’avait rien à donner aux syndicats. Mais voilà que le Premier ministre sort, tout d’un coup, 14 milliards de dirhams pour calmer les esprits, chauffés à blanc, des syndicalistes, de tous les syndicalistes. Y compris ceux de l’UGTM, qui lui sont les plus proches. La seule chose que demande le gouvernement c’est d’étaler cet effort financier à fournir sur différentes étapes et d’avoir en échange la paix...sociale.

Voici en gros ce que propose El Fassi et son équipe. le gouvernement propose une augmentation mensuelle du salaire net des fonctionnaires classés dans les échelles de rémunération 1 à 9, allant de 300 à 459 DH, sur deux étapes à partir du 1er juillet 2008. De la sorte, la moyenne d’augmentation du salaire de ces fonctionnaires variera entre 10,4 et 18%. Les fonctionnaires classés aux échelles 10 et plus bénéficieront, à partir de janvier 2009, et en deux tranches, d’une revalorisation du salaire net de 432 DH au moins. Cette augmentation sera rehaussée en fonction du bénéfice tiré de la baisse de l’impôt sur le revenu qui passera de 42 à 40% en 2009 puis de 40 à 38%.

Le gouvernement propose aussi d’augmenter le seuil du revenu exonéré de l’impôt sur le revenu, pour le porter de 24.000 à 27.000 DH par an, puis de 27.000 à 30.000 DH en 2011. Les augmentations des allocations familiales devront également être portées de 150 à 200 DH par enfant (pour les trois premiers enfants), tout en généralisant, pour la première fois, l’octroi de ces indemnités aux ouvriers agricoles.

Selon le gouvernement, l’augmentation des salaires des fonctionnaires coûtera au budget de l’Etat un montant de 10,55 milliards DH, soit 50% du coût du dialogue social pour la période 1996-2005, qui est venu remédier à une stagnation des salaires ayant duré 14 ans. Quant au dialogue social actuel, il intervient après les hausses des salaires enregistrées entre 2002 et 2005 et la baisse de l’IGR, entrée en vigueur en 2007.

Concernant le secteur privé, l’Etat propose d’augmenter le SMIG de 10%, et de faire bénéficier l’ensemble des salariés de ce secteur de cette amélioration du revenu, grâce à la baisse de l’impôt sur le revenu. Les salariés du secteur vont bénéficier d’une augmentation des allocations familiales qui passeront de 150 à 200 DH par enfant pour les trois premiers enfants.

Par ailleurs, le gouvernement propose l’augmentation du montant minimum de la pension de retraite de 500 à 600 DH par mois, sachant que 97% des retraités affiliés à la Caisse nationale de sécurité sociale (CNSS) vont bénéficier d’une exonération de l’impôt sur le revenu à l’horizon 2011.

Seulement, les syndicats demandent encore plus. Certains, tel l’UNTM et l’ODT, n’ont pas attendu la fin des négociations pour déclarer la guerre au gouvernement. La première a commencé par un débrayage dans l’enseignement, la seconde en annonce une autre dans la fonction publique. Et ce n’est pas fini...

Source : Le Reporter - Mohamed Zainabi

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Sujets associés : Abbas El Fassi - Pauvreté - Consommation

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