Voilées, des étudiantes de Lille interdites de cours de boxe

12 juin 2020 - 11h00 - Monde - Ecrit par : I.L

Des étudiantes de l’université de Lille ont été privées de cours de boxe pour avoir porté le voile. Convoqué devant les instances de l’université, le professeur de boxe n’a malheureusement pas été sanctionné.

Tout est parti de la décision des victimes de s’inscrire à la rentrée universitaire de septembre dernier au cours de boxe à la faculté de Lille, rapporte Mediapart. Il s’agit d’Asma, 23 ans, étudiante en histoire à l’Université de Lille, Imane, étudiante en deuxième année de chirurgie dentaire, âgée de 21 ans et bien d’autres qui par peur n’ont entamé aucune démarche.

La plus téméraire, Asma, qui n’est pas à sa première expérience d’acte islamophobe a eu le réflexe d’enregistrer sa discussion avec le professeur de boxe qui a exigé d’elle le retrait de son voile  : “le seul truc, c’est pas de voile. Tu retires ton voile. Parce que je ne prends personne avec un voile. Sport de combat  : je ne prends personne avec un voile”. Selon la même source, l’enseignant, en s’opposant à l’étudiante a remis en cause la loi et la circulaire de 2004 qui proscrivent le port de signes religieux ostensibles dans les écoles, collèges et lycées, mais pas dans l’enseignement supérieur.

Preuve à l’appui, la victime a consulté Martine Benoît, la référente sur le racisme et l’antisémitisme à l’université de Lille avant de porter l’affaire officiellement devant les instances dirigeantes de l’université. Les nombreuses médiations organisées entre le professeur, la victime et les instances de l’université n’ont malheureusement pas abouti.

Pour l’université qui a simplement présenté ses excuses à la jeune étudiante, le temps de la médiation a été assez long et le professeur incriminé a commis une erreur d’interprétation par rapport aux règles des fédérations sportives de boxe. D’après la responsable du service juridique, le professeur a confondu les règles en vigueur dans les fédérations internationale et universitaire. “Au niveau universitaire, le port du voile est autorisé sauf en compétition. Mais là, il n’y en a pas. Mais la médiation n’a pas abouti. Il y a eu une erreur d’appréciation, nous avons présenté nos excuses au nom de l’université à l’étudiante qui nous a saisis”.

Fière d’avoir mené sa lutte jusqu’au bout, Asma regrette toutefois l’attitude de la référente sur le racisme et l’antisémitisme et du professeur, qui n’ont présenté aucune excuse.

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