Abbie Chalgoum a connu une enfance sous le signe de la violence. Son père s’est montré violent à plusieurs reprises. Il commence à vivre cet enfer après avoir quitté Marrakech en 1983 pour les Pays-Bas. Il s’attendait souvent à une intervention extérieure, comme celle des voisins ou des enseignants, mais personne n’est venu à son secours. La situation empire. Tous les enfants de la maison subissaient de la violence. Les filles subissaient, elles, des restrictions encore plus sévères. La persistance de cette violence physique et mentale a fini par détruire Abbie et les autres enfants. Cela a créé un sentiment d’inutilité et de dégoût de soi du jeune Marocain. Devenu adulte, il a eu du mal à exprimer ses sentiments et à établir des relations. Il a souffert de graves dépressions et développé une addiction à l’alcool.
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La mère d’Abbie, était elle-même victime de violence. Elle a tenté de protéger ses enfants jusqu’à ce qu’ils atteignent l’âge adulte. « Je ne l’ai jamais su à l’époque, mais elle était aussi maltraitée. J’ai découvert qu’elle s’était souvent assurée que nous ne soyons pas battus. C’est alors que vous commencez vraiment à connaître votre mère. Elle est restée avec lui tout ce temps, jusqu’à ce que le plus jeune ait dix-huit ans et parte de la maison. C’est alors seulement qu’elle l’a quitté », raconte l’acteur au media AD.
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Aujourd’hui, Abbie, qui vit avec sa femme et ses deux enfants à Haarlem, se sent investi d’une mission, celle de sensibiliser sur la violence domestique et de soutenir les victimes. Afin de réussir cette mission, il a sorti « Je reste avec toi », un livre dans lequel il raconte son histoire, et sa version théâtrale, qu’il présente également dans les écoles. Aussi, partage-t-il ses expériences sur les réseaux sociaux. Sur la toile, il reçoit à la fois des réactions positives et négatives.