Accord d’Agadir : Le Maroc à la traîne

30 mai 2008 - 11h39 - Economie - Ecrit par : L.A

L’accord d’Agadir ne profite pas au Maroc. C’est le constat dressé par les participants au séminaire organisé le 27 mai par l’Association marocaine des exportateurs (Asmex) en partenariat avec le Centre islamique de développement du commerce (CIDC) et le ministère du Commerce extérieur.

Les chiffres avancés confirment cette thèse. En 2007 le Maroc a importé l’équivalent de 563 millions de dollars (4,1 milliards de DH) des pays de la Quad, alors que les exportations n’ont pas dépassé les 160 millions de dollars (1,16 milliard de DH). Sur cette année, le Maroc a enregistré un déficit énorme de l’ordre de 403 millions de dollars (2,94 millions de DH). En revanche, l’Egypte qui est le pays ayant le plus profité de l’accord d’Agadir, a exporté en 2007 quelque 598 millions de dollars vers les pays de la Quad. Ces importations ont à peine dépassé les 104 millions de dollars. Ce qui lui fait un excèdent commercial de 494 millions de dollars. Pour la même période, la Tunisie a enregistré une situation presque équilibrée avec -30 millions de dollars. La situation de la Jordanie, quatrième pays de la Quad, est quasiment similaire à celle du Maroc avec un déficit de 542 millions de dollars.

Les échanges intra-Quad connaissent une évolution « défavorable » pour notre pays. Durant la période 2000-2007, les importations du Maroc à partir de la zone Quad ont été multipliées par 4,5 alors que les exportations du Maroc n’ont augmenté que de 50%. « L’examen des échanges avec chacun des pays de la Quad, notamment l’Egypte et la Tunisie, fait ressortir des importations multipliées par 5 pour l’Egypte et par 4 pour la Tunisie », souligne Abdellatif Belmadani, président de l’Asmex.

Pourquoi les autres pays signataires de l’accord, à savoir l’Egypte et la Tunisie réalisent des bénéfices au niveau des exportations, alors que le Maroc est toujours à la traîne ?

Le déficit commercial enregistré par le Maroc tient en partie aux difficultés d’application de l’accord auprès des pays partenaires. Une volonté politique des pays membres est nécessaire pour accompagner la synergie et la virulence commerciale des entreprises. La faiblesse des échanges commerciaux du Maroc est due à la faible diversification des structures productives, au manque d’informations commerciales et surtout à la faible harmonisation des procédures commerciales.

Pour surmonter ce déficit, il est primordial d’abord d’assurer une veille économique pour avoir plus d’informations sur les marchés des pays de la Quad. Il s’avère aussi important d’améliorer la valeur ajoutée des exportations marocaines. En effet, le Maroc exporte 31% de produits manufacturés contre 69% de produits primaires. Alors que les importations sont dominées à hauteur de 96% par les produits manufacturés. La mise en place d’une commission chargée de l’arbitrage sera aussi nécessaire pour les règlements des différents liés à l’application de l’accord d’Agadir.

« Le commerce potentiel intra-Quad pour le Maroc est de 459 millions de dollars (3,3 milliards de DH). Le Maroc n’en réalise que 35% soit 159 millions de dollars (1,16 milliard de DH », indique El Hassane Hzaine, directeur des études et de la formation au CIDC.

Selon les projections du CIDC, les importations du Maroc devraient atteindre 814 millions de dollars (5,94 milliards de DH) d’ici 2014, alors que les exportations ne dépasseront guère les 146 millions de dollars (1 milliard de DH).

Source : L’Economiste - Saad Souleymane Bouhmadi

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