Si jadis, le calendrier amazigh servait plutôt à la gestion des travaux agricoles saisonniers, certains mouvements amazighs revendiquent aujourd’hui même le droit de faire du nouvel an amazigh une fête nationale au Maroc.
« L’événement est tellement politisé qu’il en a perdu toute sa symbolique", nous apprend Hassan Kébir, un amazigh pure souche, de Zaouiyat chourafaa Asgherkiss », environ 40 km au sud d’Agadir, joint au téléphone par Bladi.net.
Président d’une association locale, il ajoute : « ici, cette date ne fait aucune différence avec nous. L’on milite plutôt pour que notre tribu et les tribus avoisinantes ne soient plus isolées pendant plusieurs mois au cours de l’hiver, et pour que nos enfants puissent aller à l’école et avoir accès aux soins. Voilà nos priorités.... »
« Pour ne rien vous cacher, on prépare à peine quelques recettes berbères traditionnelles comme "Orkimn" et "Tagoula". Sinon l’avènement de Yennayer est synonyme de travail, aussi bien pour nous que pour les arabes », conclut le militant amazigh.