Des enfants de RME empêchés de retourner en France

22 septembre 2008 - 18h29 - France - Ecrit par : L.A

Outre la nostalgie éprouvée lorsqu’ils sont contraints de vivre loin de leur pays d’origine, les résidents marocains à l’étranger (RME) sont souvent exposés à des problèmes imprévus. Cette année, nombreuses sont les familles accompagnées de leurs enfants qui se sont trouvées bloquées aux ports et aéroports marocains pour cause de mesures prises par les autorités françaises empêchant ainsi de retourner chez eux en France les enfants mineurs des RME n’ayant pas de passeport individuel avec visa retour délivré auprès de l’un des consulats de France au Maroc.

Au terme de leurs vacances passées durant l’été 2008 au Maroc, de nombreuses familles marocaines résidant en France se sont vu refouler des ports ou aéroports du Maroc à cause de leurs enfants mineurs bien que leurs photos, noms, prénoms, dates et lieux de naissance figurent dans les titres de voyage des parents. Les compagnies de transport aérien ou maritime qui leur avaient délivré des billets via Internet ou auprès des agences de voyages n’avaient pourtant pas exigé, concernant les enfants accompagnant leurs, ni le Document de circulation d’enfant mineur (DCEM) ni, à défaut de ce document, de passeport individuel muni de visa retour.
Contraints de rebrousser chemin vers leur lieu de séjour pendant les vacances au Maroc, les familles refoulées des ports et aéroports doivent faire délivrer à leurs enfants mineurs des passeports individuels auprès des autorités marocaines, puis des visas retour auprès des consulats français accrédités au Maroc.

Une fois le passeport individuel obtenu, souvent sans problème, les familles se sont vu chasser des consulats sous prétexte qu’elles doivent prendre rendez-vous via Internet. Chose qui ne les arrange pas du tout vu l’urgence de rentrer chez eux dans le pays de leur résidence habituelle pour que leurs enfants ne ratent pas leur scolarité. Et lorsque ces familles réussissent à accéder à l’intérieur du consulat, parfois en recourant à la corruption comme c’est le cas au consulat de France à Fès : « Donnez-moi 600,00 DH par passeport et l’affaire sera réglé », nous déclare le père d’une famille résidant en France qui s’est adressé à l’employé chargé de régler les entrées au consulat. Rencontrer un responsable au consulat de France à Fès relève de l’impossible. « En cas d’urgence, nous dit un RME que l’on a refoulé d’Algésiras, il est, peut-être, plus facile de joindre un ministre français voire le Président de la République française en personne que d’avoir accès à l’un des fonctionnaires du consulat de Fès. » Ainsi de nombreuses familles étaient contraintes de prolonger leurs vacances au Maroc au détriment de la scolarité de leurs enfants. Sans doute ce retard coûtera-t-il cher à ces familles dont les enfants sont scolarisés en France. A cause de cet incident au-dessus de leur volonté, certains parents risquent même de perdre leur emploi. Afin d’éviter le chômage, d’autres parents n’avaient pas d’autre choix que celui de retourner en France sans leurs enfants mineurs.

Qui aurait empêché les services consulaires français de Fès de tenir compte du caractère urgent (pour cause de rentrée scolaire) du retour chez elles en compagnie de leurs enfants mineurs pour simplifier la procédure d’octroi de visa retour pour les familles résidant en France ?

A des situations exceptionnelles, il faudrait nécessairement des mesures exceptionnelles. N’ayant été informées avant leur départ pour les vacances ni par les autorités françaises, ni par les services consulaires marocains en France, ces familles victimes de leur ignorance des textes en vigueur au sujet de la circulation des enfants mineurs dans le pays d’accueil se retrouvent bloquées au Maroc quinze jours après la rentrée scolaire et pour certains loin de leurs parents. A qui incombe la responsabilité de ce désagrément causé aux résidents marocains à l’étranger qui optent pour les vacances dan leur pays d’origine ?

Source : Al Bayane - Mohamed Khoukhchani

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