Enquête après l’expulsion musclée d’un Marocain

10 septembre 2008 - 23h33 - France - Ecrit par : L.A

Que s’est-il passé, le 2 septembre, au Centre de rétention administrative (CRA) de Nantes ? Un « tabassage en règle », répond l’avocat Franck Boëzec. Son client, un Marocain sans papiers, aurait reçu des policiers « des coups de genou dans la tête, sur le torse et des coups de poing » alors qu’il refusait d’être reconduit en Italie, où il dispose d’un titre de séjour.

A la frontière, les carabiniers italiens auraient même refusé d’accueillir le Marocain « tellement il était amoché ». L’homme aurait passé la nuit dans un bois à Menton (Alpes-Maritimes), faute de pouvoir payer une chambre d’hôtel. « Les policiers français avaient tellement honte qu’ils sont vite repartis sans lui rendre son portefeuille », affirme l’avocat.

Franck Boëzec, « scandalisé », a donc porté plainte auprès du parquet. La Commission nationale de déontologie de la sécurité (CNDS) est attendue à Nantes dans les prochains jours pour mener son enquête. Elle a été saisie à la demande de la Cimade - la seule association d’aide aux sans-papiers ayant accès aux centres de rétention - par l’intermédiaire du cabinet de Jean-Marc Ayrault, député-maire de Nantes.

Au commissariat central Waldeck-Rousseau, où se trouve le centre de rétention administrative, on reste néanmoins serein. « L’homme n’a pas été blessé », assure le commissaire Vincent Le Borgne. « On l’a simplement casqué, pour qu’il ne se cogne pas la tête contre les murs, et on lui a mis une ceinture autour des bras pour qu’il arrête de gesticuler. »

Source : 20 Minutes - Guillaume Frouin

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