France : la guerre entre des locataires marocains et leurs propriétaires devant un tribunal

28 novembre 2020 - 19h00 - France - Ecrit par : S.A

Une famille marocaine résidant à Val-de-Marne et leurs propriétaires devront régler les différends qui les opposent devant un tribunal le 7 décembre prochain. Une partie se plaint du mauvais état du logement, l’autre réclame des loyers impayés.

L’affaire remonte à mai 2019. Sami*, Leila* et leurs enfants rentrent en France après avoir passé des années au Maroc. «  J’ai eu un cancer, explique la mère de famille. Je faisais régulièrement des allers-retours en France pour me faire soigner.  » La situation devenant pire, la famille retourne en France de façon urgente. Lors de son hospitalisation, elle rencontre un couple qui voulait louer leur maison située dans le centre-ville de Cachan à 900 euros. La famille marocaine loue la maison.

«  La veille de l’emménagement, le 30 juin 2019, mon épouse reçoit un message l’avertissant que la maison n’est pas habitable, confie Sami au journal Le Parisien. On avait déjà nos billets d’avion.  » «  Le 26 juillet, le propriétaire me dit : C’est bon c’est fini, se souvient Leïla. Mais la chaudière, les radiateurs et la gazinière ne fonctionnaient pas. Il y avait des fils électriques partout et une fuite dans la salle d’eau. Mais on n’avait plus le choix, il fallait qu’on emménage.  » Les propriétaires tentent de les convaincre : «  La maison était nickel  ».

Des signes annonciateurs d’une guerre entre les propriétaires et leurs locataires. «  Il y avait déjà des moisissures. Je leur ai dit : Vous nous mettez un logement correct et on vous paie le loyer !, raconte le père de famille. Face à l’inaction des propriétaires, la famille demande en octobre un constat d’insalubrité finalement dressé en décembre. À partir du 10 octobre, les propriétaires somment, à plusieurs reprises, les locataires de payer le loyer (tag à l’encre rouge sur la façade de la maison).

«  Un jour, on l’a surpris lui en train de mettre de la colle dans notre serrure  », poursuit Sami. «  Il a planté le panneau du permis de construire juste devant la maison de façon à bloquer la porte d’entrée  », raconte Leïla. «  C’est allé crescendo, résume Gladys Rivierez, l’avocate des locataires. Le pire, c’est que les propriétaires n’ont rien fait des travaux requis à part les deux trous dans le toit !  » «  Ça fait un an que je ne fais plus que m’occuper de ces folies, souffle le père de famille. Mais, là j’ai honte ! J’en fais une affaire de principe.  » Un tribunal pourrait trancher cette affaire le 7 décembre.

*Prénoms d’emprunt

Bladi.net Google News Suivez bladi.net sur Google News

Bladi.net sur WhatsApp Suivez bladi.net sur WhatsApp

Sujets associés : Immobilier - France - Droits et Justice - Famille

Aller plus loin

Ce MRE et sa famille vivaient avec des rats au Québec

Après avoir passé dix ans dans un logement insalubre au quartier Villeray, au Québec, Adil Saksak et sa famille d’origine marocaine recevront 23 000 $ en compensation de la...

Casablanca veut reloger 500 familles vivant dans des habitats menaçant ruine

Les autorités casablancaises se mobilisent pour régler la problématique du relogement des familles habitant dans des constructions menaçant ruine. Dans ce sens, un appel à...

Maroc : les promoteurs immobiliers espèrent profiter de l’été 2021

Les promoteurs immobiliers du Maroc, totalement affaiblis par les effets dévastateurs de la pandémie du Covid-19 sur leur secteur d’activités, entretiennent un brin d’espoir...

Ces articles devraient vous intéresser :

Achraf Hakimi : « Ma mère était une femme de ménage. Mon père était un vendeur ambulant »

Le Maroc a remporté dimanche son match face à la Belgique (2-0) lors de la 2ᵉ journée du groupe F de la Coupe du monde. Achraf Hakimi a dédié la victoire à sa mère qu’il est allé embrasser dans les tribunes à la fin du match. L’image de la scène est...

Des influenceurs marocains impliqués dans des achats immobiliers illégaux à l’étranger

L’Office des changes a découvert que des influenceurs et créateurs de contenu sur Internet ont des propriétés non déclarées à l’étranger et violent les textes régissant le change.

Poupette Kenza : compte Instagram désactivé après des propos « antisémites »

L’influenceuse aux plus d’un million d’abonnés sur Instagram, Poupette Kenza, se retrouve au cœur d’une vive controverse après avoir tenu des propos jugés antisémites. Dans une story publiée le 15 mai 2024, elle affirmait sans équivoque son soutien à...

Enfants hors mariage : « la fête d’une nuit est à payer pendant 21 ans »

Comme pour les couples mariés, les enfants nés hors mariage au Maroc seront pris en charge par les parents. Une disposition est prévue dans le nouveau Code pénal pour reconnaitre leur droit, a annoncé le ministre de la Justice Abdellatif Ouhabi.

Maroc : les MRE font grimper les ventes immobilières

Les transactions immobilières sont en hausse au Maroc en ce début d’été, avec la forte demande des Marocains résidant à l’étranger (MRE) et notamment en Europe, qui affluent vers le royaume pour y passer leurs vacances.

Aide au logement : un vrai succès chez les MRE

Près de 20% des potentiels bénéficiaires du nouveau programme l’aide au logement lancé par le roi Mohammed VI en octobre dernier sont des Marocains résidant à l’étranger (MRE).

Maroc : les prix de l’immobilier en hausse au premier trimestre 2023

L’indice des prix des actifs immobiliers (IPAI) a enregistré au premier trimestre 2023 une hausse de 0,8 %, en glissement annuel, selon Bank Al-Maghrib (BAM) et l’Agence nationale de la conservation foncière du cadastre et de la cartographie (ANCFCC).

Vers une révolution des droits des femmes au Maroc ?

Le gouvernement marocain s’apprête à modifier le Code de la famille ou Moudawana pour promouvoir une égalité entre l’homme et la femme et davantage garantir les droits des femmes et des enfants.

Deux fonctionnaires du consulat du Maroc à Barcelone en prison

Accusés de détournement de fonds, deux anciens fonctionnaires du consulat du Maroc à Barcelone ont été placés en détention, mercredi, par le procureur général du Roi près du tribunal des crimes financiers de Rabat.

Maroc : plus de droits pour les mères divorcées ?

Au Maroc, la mère divorcée, qui obtient généralement la garde de l’enfant, n’en a pas la tutelle qui revient de droit au père. Les défenseurs des droits des femmes appellent à une réforme du Code de la famille pour corriger ce qu’ils qualifient...