Tarik Sektioui : "Je suis de retour"

25 novembre 2007 - 23h41 - Sport - Ecrit par : L.A

Auteur d’un but inoubliable face à l’Olympique de Marseille et d’une prestation presque parfaite devant l’équipe de France, Tarik Sektioui est devenu, en deux matches, la nouvelle coqueluche du football marocain. Entretien.

Considéré comme l’un des joueurs les plus prometteurs de votre génération, vous n’arrivez pourtant à faire parler de vous qu’au bout de dix ans de carrière professionnelle. Comment expliquez-vous ce retard à l’allumage ?

Au lendemain de mon départ du Moghreb de Fès, en 1997, pour l’AJ
Auxerre, j’ai eu un long passage à vide, dû essentiellement à des blessures répétées. Ce sont ces blessures qui ont handicapé ma carrière. Mais depuis 2001, date à laquelle j’ai rejoint le championnat des Pays-Bas, je n’ai pas eu à me plaindre. J’ai réussi de belles choses avec les deux clubs où j’ai joué, que ce soit avec Willem II ou l’AZ Alkmaar, avec lequel j’ai réalisé un bon parcours en coupe de l’UEFA. Cette saison, j’ai même remporté le championnat du Portugal avec le FC Porto, un club qui n’est plus à présenter. Seulement, mes performances étaient très peu médiatisées, en tout cas moins que ce but marqué contre l’Olympique de Marseille, ou ce dernier match avec la sélection marocaine. En plus, je n’ai pas eu beaucoup d’occasions pour montrer ce que je valais, car je n’étais pas souvent appelé en équipe nationale. Aujourd’hui, je suis de retour.

Votre passage infructueux à l’AJ Auxerre n’était-il pas dû également à des rapports tendus avec l’entraîneur Guy Roux ?

Pas du tout ! C’est juste que j’ai été vraiment peu chanceux avec ce club. Lors de mon premier jour d’entraînement, je me suis fracturé la jambe. À mon retour, après des mois et des mois de repos et de rééducation, c’était au tour du genou ! Et c’était souvent ainsi. J’aurais préféré que mon passage à Auxerre se passe autrement, mais bon, le destin a tranché.

Votre départ à l’étranger n’était-il pas un peu prématuré, comme le pensent certains ?

Chacun est libre de faire les interprétations qu’il veut. Personnellement, je reste convaincu d’avoir fait le bon choix. À l’époque, j’avais vingt ans. J’avais besoin d’apprendre davantage et de perfectionner mon football. Je ne pouvais pas trouver mieux que l’AJ Auxerre pour réaliser ces objectifs. Ce club est réputé pour avoir l’un des centres de formation européens les plus performants. Par ailleurs, il ne faut pas oublier que l’AJA était un grand club européen où évoluaient des joueurs de gros calibre et qui, à l’époque, participait régulièrement à la Ligue des champions.

Votre contrat avec le FC Porto expire bientôt. Comptez-vous le reconduire ?

Pour le moment, je n’y pense pas trop. Je me concentre pleinement sur la compétition, notamment la Ligue des champions et la prochaine Coupe d’Afrique des nations. Mais bon, il est clair que ça ne me dérangerait pas de rester à Porto. C’est quand même l’un des plus grands clubs d’Europe, qui est présent depuis des années en Ligue des champions. Mais si, demain, j’ai d’autres propositions, je prendrai le temps de les étudier.

Comment avez-vous vécu ce match France-Maroc ?

D’abord, c’était très émouvant de jouer dans l’un des plus grands stades européens, devant des dizaines de milliers de Marocains : on se serait cru au pays ! Quant au match lui-même, disons que nous ne sommes pas mécontents de ce que nous avons réalisé ce soir-là. Nous avons présenté une très belle image de notre football et prouvé que nous étions capables de rivaliser avec les plus grandes équipes. Au final, ce match, et la manière avec laquelle on l’a abordé, ont boosté notre moral et nous ont redonné confiance. C’est ce dont nous avions besoin avant la Coupe d’Afrique des nations.

Justement, pensez-vous que les Lions de l’Atlas montreront le même visage durant la CAN ?

Il est clair que jouer à moins deux degrés ou à quarante degrés, ce n’est pas la même chose. Mais en tout cas, il faudra que nous fassions preuve de volonté et de professionnalisme pour nous adapter à toutes les situations. Durant cette CAN, il va falloir jouer avec la même détermination et le même état d’esprit qu’au Stade de France. Et n’oublions pas que les conditions difficiles ne s’appliquent pas seulement à nous, mais aussi à l’adversaire. C’est donc l’équipe la mieux préparée qui ira le plus loin dans cette compétition. Et nous ferons tout pour que ce soit la nôtre.

TelQuel - Mehdi Sekkouri Alaoui

Bladi.net Google News Suivez bladi.net sur Google News

Bladi.net sur WhatsApp Suivez bladi.net sur WhatsApp

Sujets associés : Football - Portugal - Tarik Sektioui

Ces articles devraient vous intéresser :

Hakimi et Bounou en couverture du magazine GQ Middle East

Les joueurs marocains continuent d’être sollicités par les médias pour parler de leur expérience au mondial Qatar 2022. C’est le cas de Yassine Bounou et Achraf Hakimi qui viennent de faire la couverture du magazine GQ Middle East.

« L’amour des mères se reflète sur les performances des joueurs marocains »

Les performances des Lions de l’Atlas au Mondial puisent leur origine dans l’attachement des joueurs à leur famille, notamment leur mère, selon l’ancienne star du football nigérian, Sunday Oliseh.

Yassine Bounou sur le toit de l’Europe

Séville a de nouveau été couronnée en Ligue Europa, l’emportant face à l’AS Roma en finale avec un score de 4-1 lors des tirs au but, à la suite d’un match nul 1-1. Le gardien marocain Yassine Bounou, alias Bono, est devenu le protagoniste de la...

L’organisateur de la CAN 2025 connu en septembre, le Maroc favori

Le pays organisateur de la Coupe d’Afrique des Nations 2025 sera connu avant septembre, a annoncé la Confédération Africaine de Football (CAF) jeudi, au cours d’une réunion de son Comité exécutif. Initialement prévue pour le 10 février dernier,...

L’avenir de Walid Regragui se décidera la semaine prochaine

Fouzi Lekjaâ, président de la Fédération royale marocaine de football (FRMF) et Walid Regragui, sélectionneur de l’équipe du Maroc discuteront de la participation décevante des Lions de l’Atlas à la 34è édition de la Coupe d’Afrique des nations (CAN)...

Sofyan Amrabat comparé à une légende italienne

Le parcours du Maroc à la Coupe du monde a augmenté la cote de popularité de nombreux joueurs marocains. C’est le cas de l’international marocain Sofyan Amrabat dont le style de jeu au Qatar a plu au technicien italien Fabio Capello.

Amine Adli présente ses excuses aux Marocains

Amine Adli s’est confié sur l’élimination précoce de l’équipe marocaine en huitièmes de finale de la coupe d’Afrique des nations en Côte d’Ivoire, exprimant sa déception et espérant de meilleures performances des Lions de l’Atlas dans l’avenir.

Racisme envers les musulmans : de nouveaux témoignages accablent Christophe Galtier

L’ex-entraîneur de l’OGC Nice, Christophe Galtier, fait face à de graves accusations de discrimination et de harcèlement moral, avec un procès prévu dans dix jours.

CAN 2023 : Maroc, le tirage de la chance ?

L’équipe du Maroc de football s’en sort plutôt bien avec un tirage au sort assez favorable pour la 34ᵉ édition de la coupe d’Afrique des Nations prévue du 11 janvier au 13 février prochain en Côte d’Ivoire.

Qualification du Maroc en coupe du monde : les messages des célébrités inondent la toile

Depuis jeudi soir, les messages s’enchainent pour féliciter les Lions de l’Atlas après leur qualification pour les huitièmes de finale de la Coupe du monde. Quelques célébrités ont également diffusé sur internet des vidéos exprimant leur joie.