"Jihad" sur un tee-shirt d’enfant : la décision de la justice française confirmée

3 septembre 2021 - 21h00 - France - Ecrit par : S.A

Mauvaise nouvelle pour l’oncle qui avait offert à son neveu de trois ans un tee-shirt portant les inscriptions « Je suis une bombe », et « Jihad, né le 11 septembre » en 2012 à Sorgues, dans le Vaucluse. La Cour européenne des droits de l’Homme (CEDH) a confirmé la décision de la justice française qui l’avait condamné à deux mois de prison avec sursis et 4 000 euros d’amende.

Les faits remontent au 25 septembre 2012. Un petit garçon de trois ans était allé à l’école maternelle avec un tee-shirt que lui avait offert sa mère et son oncle, rapporte l’AFP. Seul problème : ce tee-shirt portait les inscriptions : « Je suis une bombe » et « Jihad, né le 11 septembre ». La direction avait aussitôt signalé ce fait à l’inspection académique et au maire de la commune de Sorgues. Ce dernier avait saisi le procureur de la République.

À lire : France : un tribunal change le prénom d’un enfant de « Jihad » en « Jahid »

Devant le tribunal correctionnel d’Avignon, la mère et l’oncle de l’enfant avaient bénéficié d’une relaxe, mais ils seront condamnés par la cour d’appel de Nîmes. La première a écopé d’un mois de prison avec sursis et 2 000 euros d’amende, le second, deux mois de prison avec sursis et 4 000 euros d’amende. Contrairement à la mère du garçonnet, l’oncle avait saisi la Cour européenne des droits de l’Homme (CEDH).

« Devant les instances nationales et devant la Cour européenne, le requérant a argué du caractère humoristique des inscriptions litigieuses », note le bras judiciaire du Conseil de l’Europe, rappelant que « le discours humoristique ou les formes d’expression qui cultivent l’humour sont protégés par l’article 10 de la Convention » européenne des droits de l’Homme. « Ils n’échappent pas aux limites définies par l’article, ont tranché les juges.

À lire : France : une mairie refuse le prénom « Jihad »

« En effet, le droit à l’humour ne permet pas tout et quiconque se prévaut de la liberté d’expression assume des devoirs et des responsabilités », a ajouté la CEDH. Aux yeux de la cour, le fait que le requérant n’a aucun lien avec une quelconque mouvance terroriste « ne saurait atténuer la portée du message litigieux​  ». Elle regrette en outre « l’instrumentalisation d’un enfant de trois ans, porteur involontaire du message litigieux. »

Bladi.net Google News Suivez bladi.net sur Google News

Bladi.net sur WhatsApp Suivez bladi.net sur WhatsApp

Sujets associés : France - Droits et Justice - Prison - Amende

Aller plus loin

Paris : de lourdes peines requises contre trois djihadistes dont un Marocain

Des peines de 20 à 30 ans ont été requises contre trois djihadistes présumés dont un Marocain, tous jugés depuis le 1ᵉʳ février pour un projet d’attentat à Paris. Projeté en...

Maroc : des influenceurs pour déconstruire les discours des djihadistes sur les réseaux sociaux

Le Maroc entend former ses propres « influenceurs » sur les réseaux sociaux pour lutter contre l’extrémisme religieux. Par ce canal, les autorités espèrent toucher plus de jeunes.

Prison pour avoir créé un groupe de discussions "djihadiste" sur Telegram

Un étudiant, doctorant en anthropologie, âgé de 26 ans, a été reconnu vendredi, coupable d’association de malfaiteurs terroriste. Il a été condamné à deux ans de prison avec...

France : un tribunal change le prénom d’un enfant de « Jihad » en « Jahid »

Le tribunal de grande instance de Toulouse vient de se prononcer sur le conflit qui oppose la mairie aux parents d’un enfant prénommé Jihad.

Ces articles devraient vous intéresser :

Maroc : Vague d’enquêtes sur des parlementaires pour des crimes financiers

Une vingtaine de parlementaires marocains sont dans le collimateur de la justice. Ils sont poursuivis pour faux et usage de faux, abus de pouvoir, dilapidation et détournement de fonds publics.

Vers une révolution des droits des femmes au Maroc ?

Le gouvernement marocain s’apprête à modifier le Code de la famille ou Moudawana pour promouvoir une égalité entre l’homme et la femme et davantage garantir les droits des femmes et des enfants.

Maroc : révocation en vue des députés poursuivis par la justice

Les députés poursuivis par la justice pour détournement ou dilapidation de fonds au Maroc pourraient être déchus de leurs mandats. La Chambre des représentants s’apprête à voter des amendements dans ce sens.

La justice confirme l’amende de 2,5 milliards de dirhams contre Maroc Telecom

Le recours de Maroc Telecomcontre la liquidation de l’astreinte imposée par l’agence nationale de régulation des télécommunications (ANRT), a été rejeté par la cour d’appel de Rabat.

Deux fonctionnaires du consulat du Maroc à Barcelone en prison

Accusés de détournement de fonds, deux anciens fonctionnaires du consulat du Maroc à Barcelone ont été placés en détention, mercredi, par le procureur général du Roi près du tribunal des crimes financiers de Rabat.

Maroc : vers l’égalité des sexes dans les contrats de mariage

Le ministre marocain de la Justice, Abdellatif Ouahbi, a réaffirmé son engagement en faveur de l’égalité entre les sexes lors de la conclusion de contrats de mariage et autres actes juridiques.

Hassan Iquioussen vs Gérald Darmanin : la justice se prononce aujourd’hui

Le tribunal administratif de Paris examine l’arrêté d’expulsion de Hassan Iquioussen, pris par le ministère de l’Intérieur, Gérald Darmanin, en juillet 2022. Cette audience déterminante permettra de statuer sur la possibilité de l’imam de revenir en...

Le droit des femmes à l’héritage, une question encore taboue au Maroc

Le droit à l’égalité dans l’héritage reste une équation à résoudre dans le cadre de la réforme du Code de la famille au Maroc. Les modernistes et les conservateurs s’opposent sur la reconnaissance de ce droit aux femmes.

Un agriculteur espagnol attaque la famille royale marocaine

Le Tribunal de l’Union européenne a entendu mardi les arguments de l’entreprise Eurosemillas, spécialisée dans la production de semences sélectionnées, qui demande l’annulation de la protection communautaire des obtentions végétales pour la variété...

Tarik Tissoudali condamné

Décidément, la semaine est décidément noire pour Tarik Tissoudali. Après s’être attiré les foudres de son club, La Gantoise, pour des critiques acerbes suite à la défaite contre le Standard, l’attaquant de 30 ans a été condamné vendredi par le tribunal...