Le Code de la famille expliqué aux Marocaines en Belgique

18 novembre 2004 - 09h38 - Belgique - Ecrit par :

Le ministère belge de l’Egalité des Chances a organisé mardi à Bruxelles un colloque qui s’articule autour de la réforme de la Moudawanna.
Des personnalités marocaines, dont l’ancien secrétaire d’Etat, Mohamed Said Saadi, ont pris part à cette rencontre qui s’est proposée de faire le point sur l’avancée vers l’égalité et l’équité apportées par la réforme du Code de la famille et l’application du nouveau Code belge de Droit international privé au statut des femmes marocaines en Belgique.

La réforme du Code de la famille au Maroc s’est faite à partir d’une lecture moderne de l’Islam, ce qui réfute l’idée que la religion musulmane soit réfractaire à l’égalité des sexes, a indiqué mardi à Bruxelles, l’ancien secrétaire d’Etat, Mohamed Said Saadi.

Aujourd’hui, un travail de sensibilisation sur le terrain s’avère nécessaire pour améliorer la condition économique de la femme et renforcer sa présence au niveau politique, a-t-il estimé lors d’un colloque organisé par le ministère belge de l’Egalité des Chances.

La rencontre se penche sur les « incidences pour les femmes marocaines en Belgique » de la réforme du Code de la famille et de l’application du nouveau Code belge de Droit international privé.

Le but du colloque est de faire le point sur « l’avancée vers l’égalité et l’équité apportées par ces deux réformes au statut des femmes marocaines en Belgique », explique-t-on au ministère belge.

L’harmonisation des pratiques de droit en matière familiale, notamment en ce qui concerne la double nationalité, la filiation et l’âge du mariage figurent à l’ordre du jour de cette rencontre qui vise à préciser les conditions dans lesquelles une décision judiciaire ou un acte authentique étrangers peuvent recevoir effet en Belgique.

Présente à ce colloque aux côtés de plusieurs actrices et acteurs de terrain, ainsi que de personnalités politiques, Mme Leila Rhiwi, ancienne présidente de l’Association démocratique des femmes marocaines (ADFM), a insisté sur l’importance de cette réforme dont la philosophie a permis de faire évoluer la Moudawana du statut personnel à un Code de la famille.

Eliane Deproost, directrice adjointe du Centre belge pour l’Egalité des Chances et la Lutte contre le Racisme, s’est pour sa part félicitée de l’adoption de la réforme du Code de la famille au Maroc.

Elle a émis l’espoir que ce nouveau texte permettra d’éliminer certains problèmes dont souffrent les femmes belgo-marocaines et qui s’ajoutent aux discriminations dont elles sont l’objet en Belgique en matière notamment d’emploi, de logement et d’enseignement.

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