Le journaliste Ali Lamrabet demande une enquête sur ses conditions de détention

26 décembre 2003 - 19h50 - Monde - Ecrit par :

Le journaliste franco-marocain Ali Lamrabet, qui purge une peine de trois ans de prison pour "outrage au roi" et qui observe toujours une grève de la faim "illimitée" a réclamé l’ouverture d’une enquête sur les "mauvaises conditions" de sa détention.Incarcéré dans la prison de Salé (près de Rabat), Ali Lamrabet a entamé le 30 novembre une grève de la faim "illimitée" pour protester contre la "grave détérioration de ses conditions de détention".

Le journaliste a réclamé jeudi, dans un communiqué, l’ouverture de cette enquête après que le ministre de la Justice, Mohamed Bouzoubaâ ait déclaré mercredi sur une chaîne de télévision marocaine qu’il avait des "témoignages" selon lesquels Ali Lamrabet ne fait "l’objet d’aucun harcèlement" en prison."Plus que jamais, j’exige une commission d’enquête", a réclamé M. Lamrabet ainsi qu’une autre médicale "une vraie et non pas une fantôme pour évaluer mon état de santé".

"Il faudrait aussi que cessent les persécutions et que ma condition de prisonnier d’opinion me soit reconnue, ouvrant ainsi la voie à l’amélioration de mes conditions de détention", a-t-il ajouté.Le 6 décembre, l’avocat d’Ali Lamrabet, Me Abderrahim Jamaï avait demandé au ministère de la Justice d’ouvrir "une enquête sur les conditions de détention du journaliste, à faire mener par des personnes indépendantes et non par l’Administration pénitentiaire"."J’ai saisi le ministère des mauvais traitements, coups et blessures subis par M. Lamrabet en prison, et fourni les noms des fonctionnaires responsables", avait souligné Me Jamaï. "La solution de toute cette affaire, avait-il estimé, c’est la libération immédiate d’Ali Lamrabet qui a été jugé, dans un procès inéquitable, pour avoir fait son devoir de journaliste".Accusé notamment d’"outrage à la personne du roi" pour diverses caricatures, Ali Lamrabet a été condamné en appel le 17 juin dernier à trois ans de prison ferme ainsi qu’à l’interdiction de ses deux journaux satiriques "Demain Magazine" et "Doumane".Des ONG marocaines et étrangères ont multiplié ces derniers jours des appels à la libération d’Ali Lamrabet et de Mohamed Lhourd, un autre journaliste qui purge une peine de trois ans pour la publication d’un article d’un intégriste appelant au "jihad".

AFP

Bladi.net Google News Suivez bladi.net sur Google News

Bladi.net sur WhatsApp Suivez bladi.net sur WhatsApp

Sujets associés : Droits et Justice - Presse - Ali Lmrabet - Liberté d’expression - Enquête

Ces articles devraient vous intéresser :

Maroc : plus de droits pour les mères divorcées ?

Au Maroc, la mère divorcée, qui obtient généralement la garde de l’enfant, n’en a pas la tutelle qui revient de droit au père. Les défenseurs des droits des femmes appellent à une réforme du Code de la famille pour corriger ce qu’ils qualifient...

Mohamed Ihattaren rattrapé par la justice

Selon un média néerlandais, Mohamed Ihattaren aurait des démêlés avec la justice. Le joueur d’origine marocaine serait poursuivi pour agression et tentative d’incitation à la menace.

Affaire "Hamza Mon Bébé" : Dounia Batma présente de nouvelles preuves

La chanteuse marocaine Dounia Batma confie avoir présenté de nouveaux documents à la justice susceptibles de changer le verdict en sa faveur.

Une journaliste franco-marocaine conteste l’interdiction du hijab sur la carte de presse en France

La journaliste franco-marocaine Manal Fkihi a annoncé son intention de contester la règle interdisant aux femmes voilées de porter le hijab sur la photo de la carte de presse française. Cette décision fait suite au refus de la Commission de délivrance...

Maroc : Ahmed Assid dénonce la répression des voix d’opposition par l’astuce des mœurs

Dans un podcast, l’universitaire et activiste amazigh Ahmed Assid s’est prononcé sur plusieurs sujets dont la répression des voix contestataires au Maroc, la liberté d’expression ou encore la laïcité.

Un député marocain poursuivi pour débauche

Le député Yassine Radi, membre du parti de l’Union constitutionnelle (UC), son ami homme d’affaires, deux jeunes femmes et un gardien comparaissent devant la Chambre criminelle du tribunal de Rabat.

Le kickboxeur marocain Mohammed Jaraya arrêté par la police

Le kickboxeur néerlandais d’origine marocaine, Mohammed Jaraya, risque gros. Il vient d’être arrêté par la police et les accusations à son encontre pourraient mettre définitivement fin à une carrière pourtant prometteuse.

Accusé de viol, Achraf Hakimi se sent « trompé et piégé », selon ses proches

Achraf Hakimi a été mis en examen vendredi pour viol. Le défenseur marocain du Paris Saint-Germain (PSG), qui nie les faits, est soutenu par sa famille et son club. Selon ses proches, il dit se sentir « trompé ».

Prison : le Maroc explore les « jour-amendes »

L’introduction du système de jour-amende dans le cadre des peines alternatives pourrait devenir une réalité au Maroc. Une loi devrait être bientôt votée dans ce sens.

La justice confirme l’amende de 2,5 milliards de dirhams contre Maroc Telecom

Le recours de Maroc Telecomcontre la liquidation de l’astreinte imposée par l’agence nationale de régulation des télécommunications (ANRT), a été rejeté par la cour d’appel de Rabat.