MRE : Une vraie puissance économique

30 juin 2005 - 20h53 - Economie - Ecrit par :

Le chiffre relevé par l’enquête de la Fondation Hassan II pour les Marocains résidant à l’étranger (MRE) sur les investissements de ces populations dans leur pays d’origine est un indicateur intéressant sur leur impact dans l’économie.

Selon ces données, les MRE injecteraient au moins dix milliards de dirhams dans divers secteurs et pas seulement l’immobilier, qui reste le principal pôle d’attraction. Il n’est pas sûr que tout soit mis en œuvre pour fidéliser cette clientèle car les tracas administratifs, tout comme le déficit d’information, se poursuivent.
Les nouvelles générations s’impliquent beaucoup plus dans l’acte d’entreprendre dans les services, le conseil et l’industrie. Outre la capitalisation sur l’expérience acquise dans le pays d’émigration, ce changement serait dû, selon l’enquête de la Fondation Hassan II, à une évolution du profil de ces populations.
Les jeunes lauréats de grandes écoles ou les ingénieurs formés à l’étranger sont plus enclins à se lancer dans la création d’entreprises plutôt que d’investir dans des activités « rentières ».

La moitié des flux touristiques

La diaspora marocaine est une véritable puissance économique. A l’heure où les performances de l’export sont en berne et face à l’embrasement des cours de pétrole, le Maroc doit l’équilibre de sa balance des opérations courantes à l’envoi des fonds de ses citoyens installés à l’étranger.
L’an dernier, ces transferts étaient évalués à 37 milliards de dirhams. Sans cet appoint, le pouvoir d’achat extérieur du pays serait sérieusement menacé avec dans le sillage de gros dégâts sur le dirham.
Régulièrement, le ministre des Finances se flatte de cette manne qui lui permet au passage de s’autoriser quelque souplesse au niveau budgétaire.
Dans le secteur bancaire, les MRE constituent une cible stratégique de par leur poids dans les ressources du secteur. En valeur, les comptes-chèques détenus par les Marocains résidant à l’étranger représentent 34% des dépôts bancaires à vue, soit 44,6 milliards de dirhams. C’est l’équivalent de 10% du produit intérieur brut du Maroc. On comprend donc la propension des banquiers à se battre pour attirer cette clientèle.
Par ailleurs, l’épargne des émigrés marocains contribue à hauteur de près de 40% (38, 94 exactement) dans le total des dépôts à terme que gère le système bancaire.
Enfin, dans le tourisme, et même s’ils n’empruntent pas les canaux commerciaux classiques (selon l’argument des hôteliers qui minimisent leur impact), les MRE constituent 50% des flux touristiques internationaux vers le Maroc. Qu’ils n’aillent pas tous dans les hôtels classés, c’est une évidence. Mais ils consomment dans les restaurants, achètent des biens dans le commerce, de la viande chez le boucher et font réparer leurs voitures chez le mécanicien... Par ailleurs, les compagnies aériennes, les transporteurs maritimes, les loueurs de voitures, eux, savent que c’est une clientèle stable et solvable.

Abashi SHAMAMBA - L’Economiste

Bladi.net Google News Suivez bladi.net sur Google News

Bladi.net sur WhatsApp Suivez bladi.net sur WhatsApp

Sujets associés : Transferts des MRE - Fondation Hassan II - Immigration - MRE

Ces articles devraient vous intéresser :

Douane marocaine : voici le guide des MRE 2023 (à télécharger)

L’Administration des Douanes et impôts indirects a récemment dévoilé son nouveau guide dédié aux Marocains résidant à l’étranger.

De nouvelles mesures pour simplifier la vie des MRE

Le Maroc a pris de nouvelles mesures pour simplifier la vie des Marocains résidant à l’étranger (MRE). Il s’agit de la généralisation des systèmes de « Rendez-vous » et du « eTimbre » à l’ensemble des Missions diplomatiques et des Postes consulaires du...

Espagne : des policiers sauvent un jeune Marocain de 23 ans de sa tentative de suicide

Trois policiers ont évité une tragédie à Lugo, dans le nord-ouest de l’Espagne. Grâce à leur intervention rapide, ils ont sauvé un jeune homme de 23 ans d’origine marocaine qui menaçait de sauter d’un immeuble en construction. Plusieurs riverains...

Maroc : des changements majeurs pour les MRE en matière de droit de la famille

Le Maroc a décidé d’alléger considérablement les procédures administratives en matière du Droit de la famille, notamment le mariage, le divorce et l’état civil en faveur des Marocains résidant à l’étranger (MRE).

Plaintes de MRE : 96 % de satisfaction selon le Conseil supérieur du pouvoir judiciaire

En 2022, le Conseil supérieur du pouvoir judiciaire (CSPJ) a traité près de 96 % des doléances présentées par les Marocains résidant à l’étranger (MRE), selon un rapport de l’institution. Sur un total de 527 plaintes déposées, 505 ont été traitées par...

MRE : du changement pour les voitures à la douane

En vue de fluidifier le retour des Marocains résidant à l’étranger (MRE) durant l’opération Marhaba 2024, l’Administration des douanes et impôts indirects (ADII) a mis en place de nouvelles mesures de facilitation. Ces dispositions visent à simplifier...

Aide au logement : succès auprès des MRE

Le programme d’aide directe au logement « Daam Sakane », lancé le 2 janvier 2024, est un succès, notamment auprès des MRE, assure Mustapha Baitas, porte-parole du gouvernement, lors du point de presse hebdomadaire à l’issue du conseil de gouvernement.

Prix des billets de bateau pour les MRE : un réduction de 25 % ?

Une augmentation de 28 % du nombre des arrivées des Marocains résidant à l’étranger (MRE) a été constatée depuis le lancement de l’Opération Marhaba, selon Mohamed Abdeljalil, le ministre du transport et de la logistique, à la Chambre des Conseillers,...

Jet-skis, bateaux de plaisance... que dit la douane marocaine ?

La douane marocaine a mis en place un régime d’admission temporaire pour les moyens de transport maritimes privés, en particulier les bateaux de plaisance, appartenant à des personnes résidant à l’étranger.

Maroc : les envois de fonds des MRE en forte hausse

Un peu plus de 45 milliards de dirhams ont été envoyés au Maroc par les Marocains résidant à l’étranger à fin mai dernier, selon les chiffres dévoilés par l’Office des Changes.